
Le projet de déréglementation de la médecine traditionnelle chinoise contesté en Ontario
Radio-Canada
Des praticiens en médecine traditionnelle chinoise et les partis d’opposition ontariens dénoncent un projet de loi du gouvernement Ford qui va notamment déréguler cette discipline.
Le projet de loi 88 déposé récemment à Queen’s Park abolira l'Ordre des praticiens en médecine traditionnelle chinoise et des acupuncteurs de l’Ontario, qui a été créé en 2013.
Heather Kenny, présidente de l’association Traditional Chinese Medicine Ontario, déplore le fait que le gouvernement n’a pas fait part de ses intentions ou mené de consultations.
Nous faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour dénoncer cette décision , a-t-elle déclaré.
La médecine traditionnelle chinoise regroupe plusieurs techniques comme l’acupuncture, la prescription de médicaments à base d’herbes et de plantes, les ventouses et les massages. Selon Mme Kenny, cette pratique gagne en popularité en Ontario qui compte près de 2800 praticiens qui s’occupent chacun de 100 à 250 patients.
Si le projet de loi est adopté, les certificats et autorisations de pratique deviendront nuls et les enquêtes en cours sur des praticiens seront abandonnées. Les opposants affirment que les praticiens et les clients n’auront plus la possibilité de porter plainte auprès d’un organisme réglementaire central.
Le gouvernement justifie sa décision en disant que la formule actuelle exclut les praticiens qui ne parlent que cantonais ou mandarin.
Il dit que son objectif est de réduire les obstacles à la pratique de la médecine traditionnelle chinoise tout en assurant la protection des consommateurs et soutient que d’autres organisations provinciales surveilleront la profession.
La ministre de la Santé Christine Elliott a expliqué que si le projet de loi est adopté, les praticiens en médecine chinoise relèveront de l’Office de surveillance des fournisseurs de soins de santé et de soutien, tout comme c’est le cas présentement pour les préposés aux soins. L’inscription auprès de l’office ne sera toutefois pas obligatoire.
