Le profilage racial à Repentigny, « l’éléphant dans la pièce? »
Radio-Canada
En juillet 2017, lors d’un BBQ familial, Leslie Blot gonflait les jouets gonflables de ses enfants quand des policiers du Service de police de la Ville de Repentigny (SPVR) en autopatrouille l'apostrophent : « Qu’est-ce que vous faites ici, vous autres? On ne vous a jamais vu dans le coin ». M. Blot finira menotté sur le siège arrière du véhicule, toute la scène sera filmée.
Ce genre d’interpellation, Leslie Blot en a vécu trop de fois pendant ses sept ans à Repentigny. La première étape, ça serait [pour l’administration et le service de police] d’admettre le problème, affirme le courtier hypothécaire de 40 ans, qui a déménagé l’année dernière dans la ville voisine de Mascouche.
Le cas de Leslie Blot n’est pas unique. François Ducas, un enseignant d’origine haïtienne, garde lui aussi un souvenir amer de son interpellation en 2018 par le SPVR près de l’école où il travaillait. L’enseignant est menotté et arrêté sans avoir commis d'infraction.
La seule faute, c’est que j'étais dans une voiture luxueuse, dit-il.
Les deux hommes ont obtenu gain de cause devant la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse (CDPFJ). Mais leur inquiétude demeure : la Ville a-t-elle appris de ses erreurs?
Aujourd’hui, Repentigny, banlieue tranquille à l’extrémité est de Montréal, est une ville en campagne électorale. Des pancartes sont visibles le long de ses grandes artères.
Après 24 ans à la tête de la Ville, la mairesse Chantal Deschamps a annoncé qu’elle ne sollicitera pas de 7e mandat. Une course à trois se dessine entre son dauphin, Éric Chartré, l’ancien député du Bloc québécois Nicolas Dufour, et Martin Nadon, un gestionnaire à la Société des casinos du Québec.