Le mariage entre Rogers et Shaw pourrait nuire aux nouvelles locales
TVA Nouvelles
Une fusion entre Rogers et Shaw pourrait avoir un impact négatif sur le financement des nouvelles locales au Québec, estime le Conseil provincial du secteur des communications (CPSC) du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP).
Selon eux, les conséquences pourraient se faire sentir dans un premier temps chez Global TV et dans un second temps dans l'ensemble des chaînes indépendantes diffusant des nouvelles locales et qui ont accès au Fonds pour les nouvelles locales indépendantes (FNLI).
«Si la vente est approuvée, Rogers a confirmé que Global perdra la contribution aux nouvelles locales de Shaw s'élevant à environ 13 millions $ par année. Global deviendra aussi un diffuseur indépendant, et de ce fait, sera admissible au FNLI. Nous saluons l'engagement de Rogers à consacrer 8,5 millions $ au FNLI dans ses avantages tangibles, mais comme le montant n'est pas récurrent, il y aura quand même des millions de dollars en moins pour chaque station offrant de l'information locale au Québec», a déclaré Tulsa Valin, président du CPSC-SCFP, dans un communiqué mercredi.
Même si Global pourra récupérer une partie de la somme perdue au FNLI, «il y aura plus de demandeurs, donc moins d'argent pour chacun», croit le SCFP qui représente quelque 7100 membres du secteur des communications au Québec.
«Qu'adviendra-t-il des montants que touchent les autres stations indépendantes au Québec telles que RNC Media (Outaouais et Abitibi) et Télé Inter-Rives (Bas-St-Laurent, Gaspésie) qui sont en partie financées par le FNLI ?», peut-on également lire.
Le CPSC souhaite que le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications (CRTC) rende une décision qui préservera le financement de l'information locale en forçant Rogers à continuer de soutenir Global au même niveau que présentement - ou à verser un montant équivalent au FNLI -, année après année, «afin d'assurer la pérennité des salles de nouvelles de l'ensemble des stations de télévision indépendantes desservant les régions du Québec et du Canada».
L’annonce d’une fusion, au printemps dernier, avait soulevé des inquiétudes de certains acteurs, dont de nombreux groupes de consommateurs, qui craignent que la transaction, évaluée à 26 milliards $, fasse disparaître une partie de la concurrence dans les milieux de la télévision, de l’internet et des cellulaires.
Les audiences du CRTC pour cette acquisition se sont amorcées au mois de novembre.