Le judo, un outil d’intégration pour les nouveaux arrivants
Radio-Canada
Au mois d’août dernier, Judo Canada a lancé un vaste programme dans tout le pays intitulé « Judo pour tous ». Financé par le gouvernement du Canada dans le cadre de l'Initiative, le sport communautaire pour tous », ce projet cherche à éliminer les obstacles qui se présentent pour les nouveaux arrivants.
Depuis son lancement, les demandes ont décuplé aux quatre coins du pays. Ils viennent de tous les pays à la recherche d'un monde meilleur. Le programme canadien de judo pour les intégrer, instauré depuis quelques mois, est de plus en plus une réussite.
L'entraîneur Ernst Laraque est bien conscient des enjeux. L’homme a vécu 17 ans en Haïti avant de rejoindre le Canada. Il a fait partie de l’équipe haïtienne aux Jeux olympiques de Sydney et d’Athènes. Il a compris très vite que le sport est un véritable outil d’intégration. Aujourd’hui, il veut redonner, car il a connu chacun des obstacles qu’il lui a fallu surmonter.
Depuis que j’ai terminé ma carrière de judoka, mon objectif est de redonner, affirme M. Laroque à Radio-Canada Sports. Si je peux redonner aux immigrants, comme cela a été le cas pour moi, c’est un plus. Quand je suis arrivé d’Haïti, le sport m’a permis de rencontrer d’autres personnes, de comprendre aussi la nouvelle société qui m’accueillait.
Je le dis souvent, le judo, c’est le plus collectif des sports individuels, tu as besoin de quelqu’un pour avancer, tu ne peux pas avancer tout seul. Donc, à partir de là, ils sont obligés de changer, ils sont obligés d’aller voir les autres et en rien de temps ils font partie de la société.
Sa femme Sarah Mazouz est d’origine algérienne, mais est née au Gabon où elle a vécu une partie de sa jeunesse avant d’arriver au Québec, il y a plus de 10 ans. Elle a d’ailleurs représenté le Gabon à deux reprises, aux Jeux olympiques de Rio et de Tokyo.
En plus de son travail aux côtés du ministre Lionel Carmant, elle entraîne les plus jeunes tous les samedis. Elle reconnaît que le sport a été un formidable moteur à son intégration.
« Le sport m’a beaucoup aidée à m’intégrer, justement. Ce n’était pas le judo tout de suite, c’était le volleyball et grâce à cela, j’ai pu m’intégrer plus rapidement à la société québécoise. Quand on arrive d’un autre pays, on est renfermés, on ne va pas spontanément vers les gens. On a des craintes. Le sport comme le judo t’oblige à aller vers l’autre et, rapidement, on constate qu’il n’y a pas de difficulté pour être accepté. »
Pour réussir ce programme, il faut travailler avec les groupes communautaires pour le faire connaître. On va chercher les enfants entre 5 et 14 ans qui sont nouveaux arrivants au Canada pour les intégrer à travers le sport.