Le gouvernement accusé d’atteinte à la vie privée d’un député de l’opposition
Radio-Canada
Le commissaire à l'information et à la protection de la vie privée Ronald Kruzeniski accuse le gouvernement de la Saskatchewan d’avoir violé la vie privée du député de l'opposition Nathaniel Teed.
En octobre dernier, la ministre responsable de la Régie des alcools et des jeux de hasard de la Saskatchewan (SLGA), Lori Carr, a lu un message du néo-démocrate lors d'un débat sur la privatisation des magasins d'alcools gérés par le gouvernement.
En novembre 2021, soit environ 10 mois avant son élection, le député de Saskatoon Meewasin a envoyé un courriel au bureau de la ministre responsable de la SLGA. Dans celui-ci, qui a été lu à l'Assemblée législative, Nathaniel Teed suggérait que le gouvernement élimine progressivement les magasins d'alcool publics.
Je crois que le gouvernement de la Saskatchewan devrait éliminer progressivement les magasins d'alcool. Je crois honnêtement qu'il est temps d'arracher ce pansement. Je vois les avantages d'avoir des sociétés privées qui gèrent ces magasins, a déclaré Lori Carr, citant le courriel.
Depuis, Nathaniel Teed affirme que son opinion sur ce sujet a évolué. Dans son rapport, le commissaire Ronald Kruzeniski écrit que le partage public de l'opinion privée d'un citoyen, émis à partir d'un courriel sans sa permission constituait une violation de la vie privée, selon la loi sur la liberté d'information et la vie privée.
Je ne suis pas convaincu que la SLGA et/ou le Conseil exécutif aient démontré qu'il existe un intérêt public à divulguer les points de vue et opinions personnels du plaignant tels qu'ils sont exprimés dans le courriel, indique Ronald Kruzeniski dans le rapport.
M. Kruzeniski a également indiqué qu’une deuxième violation de la vie privée du néo-démocrate s’est produite avec le partage de la copie du courrier électronique avec les médias.
Dans ce partage non expurgé, dit le commissaire, l'adresse courriel, le numéro de téléphone et l'adresse personnelle de Nathaniel Teed figuraient.
Le commissaire recommande donc au gouvernement de s’excuser pour ces deux violations.