Le faible débit des rivières nuit à la reproduction du saumon chinook selon une étude
Radio-Canada
Une nouvelle étude britanno-colombienne établit un lien entre le faible débit des rivières et le faible taux de reproduction du saumon chinook, une espèce classée en danger dans certaines régions de la province selon le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada.
L’étude publiée dans le journal Ecological Solutions and Evidence s’est donné pour tâche d’examiner les changements dans la reproduction au cours de l’été du plus grand des saumons du Pacifique sur une période de plus de 20 ans, soit entre 1992 et 2013.
Les chercheurs se sont penchés sur 22 générations de saumons chinook dans les eaux de la rivière Nicola, un des principaux affluents de la rivière Thompson qui se déverse ensuite dans le fleuve Fraser, dans le sud de la Colombie-Britannique.
À l’issue de leur travail, les scientifiques concluent que le faible débit de la rivière Nicola durant la saison estivale a un impact négatif sur la reproduction du saumon chinook, aussi appelé saumon quinnat.
Selon la modélisation des chercheurs, lorsque le débit de la rivière est 50 % moins élevé que la moyenne, à la fin de l’été, le taux de reproduction du saumon est 29 % moins élevé.
En août, l’impact du faible débit de la rivière est énorme sur la vie des jeunes saumons. S’il n’y a pas assez d’eau durant l’été, les populations de saumons chinook ont tendance à décliner, indique Luke Warkentin, auteur principal de l’étude et chercheur à l’Université Simon Fraser (SFU).
Notre travail démontre que les conditions de vie en eau douce sont extrêmement importantes pour ces populations de saumons, déclare Luke Warkentin, aussi biologiste pour Pêches et Océans Canada.
Les chercheurs espèrent que cette nouvelle étude permettra de mieux comprendre et gérer les rivières de façon à protéger l’espèce.
Au cours du dernier siècle, le débit de la rivière Nicola a baissé d’environ 26 %. Ce changement sur le long terme est probablement dû à l’effet cumulatif des changements climatiques, de l’utilisation de l’eau pour l’agriculture, entre autres, et des activités forestières sur le territoire, affirme le professeur en biologie à Université Simon FraserSFU, Jonathan Moore, coauteur de l’étude.