
Le deux tiers des non-vaccinés seraient complotistes selon une étude
Radio-Canada
Le deux tiers des non-vaccinés au Québec adopteraient une vision complotiste, c'est ce que révèlent les résultats d'une étude menée par Mélissa Généreux, médecin et professeure à la faculté de médecine et des sciences de la santé à l'Université de Sherbrooke.
Des experts en science de la communication, en science politique ainsi qu’en santé publique se sont associés pour préparer un questionnaire afin de mieux comprendre les motivations des non-vaccinés. L’équipe de recherche de l'Université de Sherbrooke a ainsi sondé 10 000 Québécois sur la question depuis le début de la pandémie.
« Ce sont des gens qui vont penser qu’il est grand temps qu’on se réveille et qu’on commence à poser des questions sur la soi-disant pandémie, qui croient que la vérité est cachée au public, mais je pense qu’il y a une échelle là-dedans. »
Mélissa Généreux affirme qu'elle a voulu dresser le portrait des non-vaccinés afin de mieux comprendre leurs motivations. J’avais l’hypothèse en tête qu’il y a plus d’un profil, que tous les non-vaccinés ne sont pas nécessairement complotistes et qu’une solution unique ne marchera pas pour convaincre l’ensemble des non vaccinés, explique Mélissa Généreux.
Les résultats de cette étude démontrent ainsi qu'une bonne partie des non-vaccinés adhère à certaines visions complotistes, sans pour autant être complotiste, selon Mélissa Généreux.
Selon la docteure, les résultats indiquent l'intérêt de se concentrer sur le tiers des personnes qui n'adhère pas à cette vision pour tenter de les convaincre d'obtenir leur première dose.
Ce tiers-là se distingue par le fait qu'ils sont moins de droite dans leur idéologie politique. Ils perçoivent davantage la menace liée à la COVID, ils sont davantage enclins à adhérer aux mesures sanitaires. Ils ont une méfiance envers les autorités, mais pas au même niveau que les complotistes, explique Mélissa Généreux.
Elle ajoute que ces personnes ont également plus tendance à s’informer dans les médias traditionnels et moins sur les réseaux sociaux.
« Il y a des pistes vraiment intéressantes axées sur le dialogue et l'ouverture envers ces gens-là qui ont besoin d’un accompagnement plus intense pour prendre les bonnes décisions. »
