Le débat autour de la 3e dose pour les soignants s’amorce
Radio-Canada
Faut-il administrer une troisième dose de vaccin anticovid aux professionnels de la santé? De plus en plus d’experts le suggèrent. À Québec, certains soignants se montrent intéressés par l’idée.
Le Dr Alex Carignan, microbiologiste et infectiologue au CHUCentre hospitalier universitaire de Sherbrooke, est de ceux qui sont pour une troisième dose de vaccin dans le milieu médical. Sur Twitter, il a publié, vendredi, plusieurs messages expliquant pourquoi.
Des données de divers endroits dans le monde ont montré une baisse d’efficacité graduelle [du vaccin] sur une période de six mois, écrit-il, étayant son propos de tableaux et de graphiques extraits de travaux de recherche menés par des scientifiques étrangers.
Une troisième dose contrecarrerait cette diminution de protection. Se poser la question maintenant a du sens aux yeux de plusieurs experts dès lors qu’une partie des travailleurs du réseau de la santé ont été parmi les premiers à se faire vacciner. C’était il y a un an.
La préposée aux bénéficiaires au CHU de Québec, Saint Raïssa, n’exclut pas l’éventualité d’être piquée dans le bras une troisième fois.
Vu la pandémie qu’on traverse, c’est un moment très, très difficile pour nous tous. Je suis pour la 3e dose pour nous protéger ainsi que pour protéger nos aînés, déclare-t-elle.
Même ouverture d’esprit de la part de Nancy Hogan, la présidente du syndicat interprofessionnel du CHUCentre hospitalier universitaire de Québec qui représente les infirmières, les infirmières auxiliaires et les inhalothérapeutes de l’établissement, soit 4700 employés environ.
On n’est pas contre. Surtout si c’est pour protéger les professionnels en soins. Sur une base volontaire, ça pourrait être un atout. Mais, précise-t-elle : La troisième dose, ce n’est pas notre priorité pour l’instant. On verra quand on sera rendu à cette possibilité-là.
La responsable du syndicat est davantage préoccupée par la pénurie de personnel. Là, il nous manque à peu près 700 professionnels en soins au CHU de Québec. Ça continue de quitter. On a du temps supplémentaire obligatoire énormément. La fin de semaine, c’est vraiment problématique dans nos cinq sites, s’alarme-t-elle.