
Le coup de pouce de Denis Villeneuve aux cinéastes de la relève
Radio-Canada
Pour une deuxième année d’affilée, à l’occasion du gala Prends ça court!, une réalisatrice ou un réalisateur sera auréolé par le cinéaste québécois le plus populaire de la planète. C’est la lauréate de l’an dernier, Clara Milo, qui décernera jeudi soir le prix Coup de Cœur Denis Villeneuve lors d’une cérémonie à la Cinémathèque québécoise, à Montréal.
Fondé en 1999 par Danny Lennon, le grand manitou du court métrage au Québec, Prends ça court! remet annuellement des récompenses valant des centaines de milliers de dollars en argent et services. L’événement de jeudi compte 63 films candidats et sera animé par le comédien Guillaume Cyr.
L’an dernier, Denis Villeneuve a expliqué évaluer sur la base de trois critères les œuvres qui lui étaient soumises par le gala : la fougue, l’audace et la poésie.
Un film me hante depuis que je l'ai vu, avait-il déclaré au magazine Hollywood Reporter. Mon tout premier prix Coup de Cœur revient à Clara Milo et son film Aska. Félicitations à Clara, c'est vraiment un film magnifique!
Fable fantastique filmée en noir et blanc dans les contrées sauvages de l’Islande, Aska raconte le périple de deux sœurs endeuillées qui doivent braver la nature afin d'atteindre un volcan tumultueux pour y jeter les cendres de leur mère.
Le projet de court métrage ne s’est développé dans l’esprit de Clara Milo qu’une fois sur place. Elle devait à l'origine y tourner seulement un vidéoclip mettant en scène deux actrices islandaises novices, Lilja Rúriksdóttir et Rakel Ýr Stefánsdóttir. Ces dernières ont finalement accepté de l’accompagner dans l’aventure Aska.
Inspirée par la majesté des paysages qui l’entouraient, la jeune cinéaste a vite compris qu’elle avait une occasion en or de partir à la chasse au sublime, une expression qu’elle préconise pour décrire sa passion pour la fiction environnementale.
Aska illustre en effet avec une intense expressivité les quatre éléments primordiaux. La terre, l’eau, l’air et le feu imprègnent vivement chacun des plans du film, tout en dictant les actions et tourments intérieurs des deux héroïnes.
On a vraiment pu accueillir les émotions que la nature nous donnait, et par la suite trouver un sens à ces émotions-là, a expliqué en entrevue à Radio-Canada Clara Milo, qui n’a tissé les lignes narratives du récit qu’une fois en postproduction.
