Le contrôle décentralisé des armes à feu est inefficace, dit un expert
Radio-Canada
La facilité avec laquelle les armes à feu peuvent circuler d’un État américain à un autre devrait suffire à convaincre le Canada de la nécessité d’exercer un contrôle centralisé sur les armes plutôt que de s’en remettre aux provinces, croit un expert.
Selon Francis Langlois, membre associé de l'Observatoire sur les États-Unis de la Chaire Raoul-Dandurand et spécialiste des politiques liées aux armes à feu, l’exemple américain a exposé les failles et les limites du contrôle à la carte.
Ce n’est pas particulièrement efficace parce que les frontières entre les provinces, comme les frontières entre les États au sud de la frontière, sont poreuses dans le sens où il n'y a pas de détecteur d'armes à feu entre les provinces, donc, ça ne fonctionne pas, indique M. Langlois en entrevue à l’émission Première Heure.
Pour écouter l’entrevue qu’a accordée Francis Langlois à l’animateur Alexandre Duval, cliquez sur ce lien
Le meurtre de Thomas Trudel, un adolescent de 16 ans abattu d’une balle à la tête dimanche soir à Montréal, a relancé le débat sur le contrôle des armes de poing au pays.
Plusieurs voix se sont élevées au cours des derniers jours pour inviter Ottawa à prendre ses responsabilités dans la lutte contre la violence armée en exerçant un contrôle pancanadien sur ce type d’objet.
Il faut que le fédéral call la shot. On est d’avis qu’il faut aller plus loin dans l’interdiction et ne pas déléguer les responsabilités, a déclaré mercredi matin la ministre de la Sécurité publique du Québec, Geneviève Guilbault.
Quelques heures plus tard, le lieutenant québécois du premier ministre Justin Trudeau, Pablo Rodriguez, a indiqué à l’émission 24•60 qu’une interdiction pancanadienne des armes de poing n’était pas envisagée par son gouvernement en raison de l’absence d’un consensus à l’échelle du pays.
C'est pas du mur à mur, ici. Les provinces ont une façon d'agir, d'intervenir, qui est très différente d'un cas à l'autre, a fait valoir le député libéral.