Le Canada presse ses ressortissants en Haïti de quitter le pays
Radio-Canada
Citant les importantes pénuries de carburant qui minent les services essentiels dans tout le pays, le Canada demande à tous ses ressortissants non essentiels de quitter Haïti s’ils le peuvent.
Certains hôpitaux n’ont pas assez de carburant pour fournir des services de soins de santé adéquats, peut-on lire dans un message d’avertissement sur le site du gouvernement canadien. L’eau du robinet et l’eau embouteillée sont disponibles en quantité limitée, et les réserves de denrées périssables peuvent diminuer rapidement, poursuit l’avertissement.
Ce dernier recommande donc aux personnes qui sont en mesure de le faire de quitter Haïti dans les plus brefs délais, d’autant plus que l’aéroport international de Port-au-Prince pourrait être affecté à court préavis.
Le gouvernement du Canada accuse des bandes criminelles d’être à l’origine des problèmes d’approvisionnement qui affligent la Perle des Antilles depuis plusieurs semaines. Ces gangs, qui sont aussi derrière une série d’enlèvements dans les derniers mois, bloquent l’accès aux terminaux de distribution de carburant, notent les autorités canadiennes.
Les stations-service seraient tout simplement fermées et certaines institutions comme les écoles et les banques ne seraient ouvertes que trois jours par semaine, rapporte le quotidien haïtien Le Nouvelliste. Les groupes criminels ciblent désormais les chauffeurs de camions-citernes, toujours selon Le Nouvelliste.
Dans un récent point de presse, le ministre de la Défense a affirmé qu’une trentaine de camions fraîchement remplis pour des livraisons dans le sud du pays ne se sont jamais rendus à destination, note aussi le quotidien.
Le problème est tel que les transporteurs de carburant ont quant à eux déclenché une grève fin octobre pour dénoncer les dangers auxquels ils sont confrontés.
Les États-Unis y sont allés d’une mise en garde similaire à celle du Canada mercredi. Le département d’État a également prévenu qu’il est peu probable qu’il puisse venir en aide aux Américains qui veulent partir d’Haïti si les vols commerciaux devaient être suspendus.