Le bois des Cris « retourne » aux Cris
Radio-Canada
Promesses d’emplois et de retombées économiques et création de logements ont été vantées durant l’inauguration de la nouvelle scierie de Waswanipi, cette communauté crie située au nord de Val-d’Or. Mais derrière les portes, cette annonce n’est pas accueillie avec enthousiasme par tout le monde.
La scierie baptisée Bois d’œuvre cri – Cree Lumber a été inaugurée en grande pompe jeudi, en présence de la grande cheffe de la Nation Crie, Mandy Gull-Masty, et des ministres Ian Lafrenière et Pierre Fitzgibbon. Elle sera fonctionnelle dans les premières semaines de janvier 2023.
Paul Gull, le président du conseil d’administration de Bois d’œuvre cri – Cree Lumber a rappelé que, longtemps, les Cris ont été mis de côté. Et aujourd’hui, ce n’est que la première graine qui a été plantée par nos dirigeants précédents, a-t-il affirmé.
Les Cris possèdent 51 % de l'entreprise et Chantiers Chibougamau 49 %. À terme, Chantiers Chibougamau devrait se désengager de Bois d'œuvre cri qui deviendra alors une propriété que les Cris possèderont à 100%.
Bois d’œuvre cri – Cree Lumber est né d’un partenariat qui regroupe la communauté crie de Waswanipi, la Corporation Mishtuk, sa branche forestière et les Chantiers Chibougamau.
Cette entreprise transforme depuis 60 ans la forêt dans le nord de la province et doit désormais dialoguer en amont avec les trappeurs. Elle vient aussi avec un investissement de 20 millions de dollars du gouvernement du Québec, entre autres.
L’annonce s’inscrit dans la foulée de la signature de la paix des braves, il y a 20 ans, qui devait permettre aux Cris d’entamer une relation plus égalitaire avec le gouvernement du Québec. L’entente visait aussi à faire bénéficier les Cris des retombées économiques de l’exploitation des ressources de leur territoire.
Manon Cyr, mairesse de Chibougamau, s’est félicitée de la création de ce partenariat, soulignant que Chantiers Chibougamau est un modèle d’entreprise qui travaille avec les communautés.
Notre communauté veut faire partie de l’industrie forestière pour avoir notre mot à dire sur ce à quoi cette industrie doit ressembler, a également dit Irene Neeposh, la cheffe de Waswanipi.