Laissée à elle-même dans une maison inadaptée
TVA Nouvelles
La famille d’une jeune femme de 20 ans en situation de handicap ne sait toujours pas si elle obtiendra la subvention gouvernementale nécessaire pour adapter sa maison 17 mois après avoir présenté une demande pourtant « prioritaire ».
« Il n’y a rien pantoute d’adapté dans la maison pour Lydia, surtout en cas d’urgence. Si le feu prend, elle ne sortira pas de là vivante. Les portes sont trop étroites pour qu’elle passe avec sa chaise roulante », s’inquiète Stéphane St-Pierre, le père d’une famille de cinq enfants de Saint-Frédéric, en Beauce.
Sa fille de 20 ans, Lydia St-Pierre, souffre d’aphasie et doit se déplacer en fauteuil roulant après une thrombose sinoveineuse cérébrale survenue en mai 2020.
Le caillot aurait été causé par la combinaison de déficit de certaines protéines provoquant une coagulation excessive du sang, et de la prise de la pilule contraceptive, selon ce que les médecins ont confirmé à la famille St-Pierre.
Après huit semaines à lutter pour sa vie à l’Hôpital de l’Enfant-Jésus à Québec et des mois de réadaptation intensive, la jeune femme a pu enfin retrouver le domicile familial en janvier.
Mais la maison, elle, n’était pas du tout prête à la recevoir.
« Ça prend un ascenseur, un système de rampes devant et derrière, il faut changer les portes extérieures, élargir le cadrage des portes de sa chambre et de la salle de bain. Il faut aussi une chaise électrique pour le bain et un système pour qu’elle puisse aller aux toilettes seule », recense M. St-Pierre.
Coût estimé des travaux : 50 000 $. Un montant imposant « surtout pour des gens sur l’aide sociale qui doivent s’occuper à temps plein de leur fille », dit-il.
La famille a formulé une demande de subvention à hauteur de 16 000 $ au Programme d’adaptation de domicile (PAD) de la Société d’habitation du Québec pendant que Lydia reposait à l’Institut de réadaptation en déficience physique de Québec, en juin 2020.
Le Vérificateur général du Québec (VGQ) rendait publics, le 23 mai dernier, les résultats de son évaluation de l’évolution de la qualité des services de garde éducatifs à l’enfance (SGÉE) au cours des dernières années. Tristement, les constats qui s’y trouvent sont alarmants et se regroupent tous autour d’un même enjeu: la dégradation de la qualité et le manque de suivis ministériels permettant son amélioration.