
La vie sur Terre aurait repris rapidement après la 4e extinction de masse
Radio-Canada
La découverte en Chine d’un millier de fossiles d’espèces marines exceptionnellement bien conservées témoigne de l’existence d’un écosystème complexe un million d'années à peine après l'extinction massive du Permien-Trias survenue il y a plus de 250 millions d'années.
Jusqu’à récemment, les scientifiques pensaient que la vie avait été dominée par des espèces simples pendant les 10 millions d'années qui ont suivi cette période sombre durant laquelle environ 95 % des espèces marines et 75 % des espèces terrestres ont disparu de la surface du globe.
Encore de nos jours, les causes exactes de cette extinction restent inconnues, mais elles pourraient inclure l'éruption d'un ou de supervolcans, la chute de météorites ou une évolution défavorable de l'environnement à la suite de la formation de la Pangée, le dernier supercontinent qui rassemblait la quasi-totalité des terres émergées.
Les nombreux fossiles ont été trouvés dans la province de Guizhou dans le sud de la Chine, dans ce que les paléontologues appellent des gisements à conservation exceptionnelle. On y trouve de façon abondante une grande diversité d’organismes qui sont aussi très bien préservés, ce qui permet d’étudier de façon relativement fine leurs caractéristiques anatomiques et de préciser leur évolution, a expliqué le paléontologue Arnaud Brayard de l’Université de Bourgogne, l'un des auteurs de ces travaux, lors d’une entrevue à l’émission Les années lumière.
« Ces gisements à conservation exceptionnelle sont de vraies fenêtres temporelles sur les écosystèmes qui existaient à un endroit donné à un moment donné. »
Un groupe international de scientifiques comprenant des chercheurs de l'Université du Québec à Montréal a analysé les fossiles découverts dans ces gisements.
Les fossiles datés de 250,8 millions d'années révèlent un écosystème marin riche de diverses espèces qui formaient une chaîne alimentaire complexe incluant des végétaux, des poissons osseux, des poissons à nageoires, des crabes, des homards, des crevettes et même des mollusques.
« Nous avons échantillonné une quarantaine d’espèces de 19 grands groupes différents avec des espèces primaires à la base de la chaîne alimentaire jusqu’aux gros prédateurs. »
L’existence de ces gisements permet donc de penser qu’une grande diversité d’espèces peuplait la Terre relativement peu de temps après la grande extinction. Les espèces se seraient rapidement diversifiées, seulement un million d’années après l’extinction. Cette réalité remet en question la théorie selon laquelle la vie sur Terre aurait été dominée par des espèces simples dans les 5 à 10 millions d'années après l’extinction pour ensuite se complexifier.
