La Vérif : la pauvreté chez les aînés a-t-elle diminué sous les libéraux?
Radio-Canada
Justin Trudeau s’est targué pendant la campagne électorale d’avoir « sorti des dizaines de milliers, des centaines de milliers d’aînés de la pauvreté au fil des dernières années ». Selon ses dires, leur taux de pauvreté a même diminué de 20 % depuis le début du premier mandat libéral, en 2015. Vérification faite : c’est vrai, mais quelques précisions s’imposent.
Statistique Canada indique que le taux de pauvreté chez les aînés est passé de 7 % en 2015 à 5,4 % en 2019, ce qui représente ainsi une diminution de 1,6 point de pourcentage ou de près du quart.
Parmi les 6,6 millions de personnes âgées de 65 ans et plus en 2019, 349 000 se retrouvaient sous le seuil de pauvreté. Nous aurions comptabilisé 110 000 aînés de plus dans cette situation de précarité si le taux de pauvreté de 2015 s'était maintenu. Loin des centaines de milliers...
Les causes de la réduction du taux de pauvreté demeurent à ce jour difficiles à circonscrire et ne peuvent être entièrement attribuables au soutien gouvernemental. Ça peut être simplement un effet de structure, soutient le démographe Yves Carrière, de l’Université de Montréal.
Plusieurs imposantes cohortes de baby-boomers, généralement plus fortunés, ont franchi la barre des 65 ans dans les dernières années, ce qui peut engendrer une dilution des moins nantis dans ce groupe d’âge.
L’évolution du marché du travail peut aussi expliquer en partie le changement. Le taux d’activité, qui représente l’ensemble des travailleurs et chômeurs, a en effet bondi de 3 points de pourcentage chez les 65 à 69 ans de 2015 à 2019, pour s’établir à 28,2 %.
Le taux de pauvreté devrait [dans ce contexte] diminuer, dit-il, et c’est encore plus vrai dans les prochaines années. Le nombre de naissances de 1957 à 1962 a été le plus important du siècle dernier au Canada.
