La situation des unités de soins intensifs « ressemble à la première vague »
Radio-Canada
Au Québec, plus de 1500 personnes sont actuellement hospitalisées et ce nombre est en forte hausse. Selon le Dr François Marquis, chef du service des soins intensifs à l'Hôpital Maisonneuve-Rosemont, à Montréal, si la situation dans les unités de soins intensifs « ressemble étonnamment à la première vague », le variant Omicron remplit rapidement les lits aux étages.
En entrevue sur les ondes d'ICI Première, le Dr Marquis explique qu'en ce moment, c'est surtout le nombre élevé de patients hospitalisés hors des soins intensifs qui met une énorme pression sur le système de santé. J'ai perdu le compte du nombre de personnes sur les étages, dit-il.
Par contre, la situation aux soins intensifs de son hôpital n’est pas encore aussi pire, affirme le Dr Marquis. Il précise qu'une grande proportion des patients aux unités de soins intensifs sont ceux qui souffrent du variant Delta. C'est comme la fin de Delta, indique le Dr Marquis.
Il ajoute que les personnes admises aux soins intensifs ont davantage de comorbidités et sont généralement plus âgées.
En contrepartie, la majorité des patients hospitalisés (mais pas aux soins intensifs) sont ceux qui ont contracté le variant Omicron. La plupart sont des jeunes, précise le Dr Marquis. Pour l'instant, les études préliminaires indiquent que le variant Omicron cause généralement des symptômes moins sévères, rappelle-t-il.
Le Dr Marquis a également remarqué une nouvelle tendance parmi les personnes hospitalisées en raison de la COVID-19.
Avant, tu te présentais à l'hôpital parce que tu [avais] la COVID-19. Et là, on a une bonne proportion des gens qui sont des gens qui venaient pour autres choses; chirurgies électives, hospitalisation, ou une maladie qui n'a aucun rapport avec la COVID-19.
« On fait un dépistage systématique […], et surprise, la personne a la COVID-19. Ce qu'on ne voyait pas dans les autres vagues. »
Si certains peuvent croire qu'il s'agit d'une bonne nouvelle ou d'un signe que la pandémie s'estompe, le Dr Marquis craint une augmentation des éclosions nosocomiales (infections contractées au cours d’une hospitalisation). Les personnes infectées risquent de le donner à un autre patient vulnérable qui n'est pas infecté, explique-t-il.