La situation de Peng Shuai inquiète toujours la WTA
Radio-Canada
Une semaine après la réapparition publique de Peng Shuai, la WTA, qui dirige le circuit féminin de tennis, était toujours "profondément inquiète", samedi, quant à la liberté dont jouissait réellement la joueuse chinoise ayant accusé d'abus sexuels un ancien haut-dirigeant de son pays.
Le président de la WTA Steve Simon demeure profondément inquiet à propos de la liberté de Peng vis-à-vis de toute censure ou coercition et a décidé de ne pas reprendre contact avec elle par courriel tant qu'il ne serait pas certain que ses réponses seraient personnelles et non celles de ses censeurs, a déclaré à l'AFP une porte-parole de l'instance.
Steve Simon a contacté Peng Shuai par différents canaux de communication. Il lui a envoyé deux courriels, mais il était clair que ses réponses étaient influencées par d'autres, a expliqué la porte-parole.
Elle n'a en revanche pas souhaité revenir sur une information de la BBC s'appuyant sur les déclarations d'un ami de la joueuse et selon lesquelles elle aurait envoyé un courriel à Steve Simon, le remerciant de son inquiétude, mais lui demandant de ne pas intervenir afin de la laisser tranquille.
La joueuse de 35 ans a disparu pendant deux semaines plus tôt en novembre, après avoir publié sur le réseau social chinois Weibo un long message sur sa relation avec l'ex-vice premier ministre Zhang Gaoli, de 40 ans son aîné et retraité depuis.
Dans ce texte, rapidement censuré sur l'internet chinois, elle racontait notamment comment il l'avait forcée à une relation sexuelle il y a trois ans avant d'en faire sa maîtresse.
Malgré la censure, le message avait été rendu public dans le monde entier, provoquant une série de réactions sous le mot d'ordre .WhereIsPengShuai (où est Peng Shuai).
De nombreux grands noms du tennis, de Chris Evert à Novak Djokovic en passant par les instances dirigeantes de la WTA et de son homologue masculine ATP ont réclamé des explications à la Chine. Au-delà du monde sportif, le monde politique s'en est également mêlé avec des demandes d'éclaircissements adressées à Pékin notamment par la France, les États-Unis, le Royaume-Uni, ou encore l'ONU.
Peng Shuai est finalement réapparue en public la fin de semaine dernière dans un restaurant à Pékin et lors d'un tournoi de tennis organisé dans la capitale chinoise, selon des vidéos publiées par des médias officiels.