La situation au Brésil « préoccupe et attriste » la conseillère municipale Fernanda Luz
Radio-Canada
« Préoccupée, inquiète et triste » : la conseillère municipale sherbrookoise Fernanda Luz, d'origine brésilienne, a réagi à la prise d'assaut de plusieurs bâtiments officiels à Brasilia à la suite de l'élection de Luiz Inacio Lula da Silva à la tête du Brésil. Selon sa famille qui demeure toujours au pays, il règne un climat de terreur qui rappelle des souvenirs amers des années de dictature militaire.
De contester des élections démocratiques, ça fait peur. C'est ce qui est inquiétant de ce qui s'est passé [dimanche], déplore-t-elle. Ma famille a peur, elle ne veut pas quitter la maison. Mes parents avaient des rendez-vous médicaux ce matin. Ils ont annulés, ils ne se déplacent pas.
« C'est un peu un déjà-vu. [Mes parents] étaient là durant la dictature militaire. Ils ont peur. »
Des partisans de l'ex-président d'extrême droite, Jair Bolsonaro, ont infligé d'énormes dégâts au palais présidentiel, au Congrès et à la Cour suprême, dénonçant une élection frauduleuse et refusant de reconnaître le gouvernement. Plus de 300 émeutiers ont été arrêtés.
Le chaos qui régnait à Brasilia rappelait par ailleurs l'invasion du Capitole à Washington, il y a deux ans, avec des émeutiers tenant sensiblement le même discours que les partisans de Donald Trump. La conseillère municipale se demande d'ailleurs comment la situation a pu ainsi dégénérer, puisque cela était quelque chose qu'on pouvait prévoir.
On s'en doutait déjà qu'ils allaient s'inspirer de ce qui s'est passé au Capitole. Et les gens avaient dit qu'ils allaient faire la même chose. On se demande pourquoi la police n'a pas été capable d'empêcher l'invasion de ces trois bâtiments alors qu'elle aurait dû être bien préparée et aurait été capable de le faire. Ce sont des questions qu'on se pose par rapport au gouverneur fédéral.
Les policiers ont depuis repris le contrôle de la situation, et Fernanda Luz espère que la situation soit rétablie. Elle admet tout de même rester craintive et souhaite que les émeutiers soient punis. Il y a toujours un risque par les médias sociaux où la désinformation continue à se propager.
« Ce qu'ils ont fait, ce sont des actes criminels. J'espère qu'on va pouvoir agir. On ne parle plus de manifestations démocratiques, on parle d'actes terroristes. »