La Russie prend sa première grande ville et poursuit les bombardements
Radio-Canada
Une semaine après le lancement de leur invasion en Ukraine, les forces russes ont pris leur première grande ville, Kherson, et intensifient leur pilonnage sur Kharkiv, Marioupol et la banlieue nord-ouest de Kiev.
Des responsables ukrainiens ont confirmé dans la nuit de mercredi à jeudi l'omniprésence de l'armée russe à Kherson, une métropole de 290 000 habitants proche de la péninsule de Crimée.
Moscou avait annoncé l'avoir capturée mercredi matin, après de violents bombardements, mais les autorités ukrainiennes disaient toujours tenir bon. Le maire de la ville et le chef de l'administration régionale confirment désormais que les troupes russes sont partout dans la ville et qu'elles ont le contrôle du siège de l'administration régionale.
Les autorités ukrainiennes demandent à la population de demeurer à l'intérieur. Un couvre-feu a été instauré et les civils ne peuvent pas se déplacer en groupe de plus de trois personnes.
Selon le New York Times, la prochaine ville sur le chemin des troupes russes est celle de Mykolaiv (477 000 habitants), tout juste au nord-ouest de Kherson.
Citant le maire de Mykolaiv, Oleksandr Senkevych, le quotidien rapporte que 800 chars russes, incluant des lance-roquettes, roulent en direction de la ville depuis le sud, mais aussi l'est et le nord. Jeudi matin, le centre de la ville n'était pas sous le feu des Russes, mais les soldats en périphérie ont rapporté être la cible de missiles de longue portée.
Plus à l'est, à Marioupol, la situation se dégrade d'heure en heure, selon une de ses habitantes, Maryna, 28 ans. Ce grand port ukrainien de la mer d'Azov est un site clé pour permettre aux séparatistes prorusses arrivant du Donbass, au nord-est, de rejoindre les troupes russes venues de Crimée.
Le ministère de la défense russe avait affirmé mercredi que la ville était complètement encerclée par les séparatistes et que la jonction des troupes avait déjà eu lieu la veille.
De son côté, l'armée ukrainienne affirme que Marioupol résiste pour l'instant. Les autorités évoquent cependant des centaines de morts dans cette ville de 445 000 habitants et craignent que ce siège ne provoque une importante crise humanitaire. Les habitants toujours sont sans eau et sans électricité.