La route de l'espoir de jeunes réfugiés canadiens
TVA Nouvelles
La guerre en Ukraine, la résurgence de la pandémie... Vendredi matin j'avais peut-être, inconsciemment, besoin de me rassurer sur l'humanité. Je suis donc allé rencontrer les 12 réfugiés et immigrants qui ont accepté de relever le défi de Motivaction jeunesse: franchir les 250 km entre Québec et Montréal à la course et à la marche.
Épreuve physique exigeante, effectuée en partie à relais, parfois fractionnée (deux minutes de course, une minute de marche). Mais les épreuves, les situations exigeantes, ces jeunes connaissent, il faut le dire.
Prosper, 18 ans, né en Tanzanie, a transité par le camp de réfugiés Dzaleka au Malawi, reconnu pour être surpeuplé.
«Ouvert en 1994 pour accueillir 10 000 réfugiés, le camp comptait fin 2019, selon le HCR, 41 000 habitants», écrivait France Info Afrique il y a quelques mois. Burundais d’origine, le jeune réfugié en rigole : «je ne suis jamais allé au Burundi!»
Une chose est certaine, il sait où il va. D'ailleurs, son prénom le guide. Il veut être «prospère» et, un jour, propriétaire d'une maison. «Les belles qu'il a aperçues en chemin», a-t-il raconté, tout sourire.
J'ai aussi couru 10 km avec Moussa Mohammed, originaire de la Côte d'Ivoire; Desire Mutaganba, du Congo, réfugié au Rwanda. Anjan Rai, aussi, bhoutanais de 19 ans, né dans un camp de réfugiés à la frontière du Népal. Ici, depuis 9 ans déjà, il a terminé sa francisation. Parmi les six jours qu'a duré la course, sa journée préférée reste celle où il a parcouru 70 km. «J’étais fier de moi», a-t-il admis.
Lorsque je suis arrivé au Complexe sportif de Sainte-Augustin-de-Desmaures, à l'aube, les douze jeunes étaient en train de déjeuner. Ça riait, ça discutait.
Tous rêvaient de la ligne d'arrivée lors des 20 derniers kilomètres les séparant de la foule de parents et d'élèves qui les attendaient, vers midi, au Centre Louis-Jolliet (CLJ), spécialisé en éducation aux adultes.
Le groupe, composé d'une dizaine de nationalités, était soudé.