La relance post-pandémique aggravera-t-elle la crise climatique?
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Québec risque d’aggraver la crise climatique avec sa relance économique post-pandémie, en plus d’augmenter les inégalités sociales, croit l’Institut de recherche et d’informations socioéconomiques (IRIS). L’institut plaide pour un changement d’habitudes au gouvernement.
À l’approche du dépôt du budget provincial, l’IRIS a dévoilé cinq fiches socioéconomiques concernant la relance de l’économie. Ces fiches mettent en garde le gouvernement contre un «retour à la normale» qui ne tiendrait pas compte du climat et des inégalités.
«Un retour à la normale sans un changement radical de nos façons de faire comporte de grands risques, prévient le chercheur de l’IRIS Guillaume Hébert. Dans son prochain budget, le gouvernement Legault doit répondre avec vigueur à la crise climatique et à l’accroissement des inégalités au Québec.»
Le gouvernement doit renouveler sa façon d’intervenir dans l’économie pour assurer une meilleure réponse aux crises à venir, estime M. Hébert. L’administration Legault a fréquemment avoué son désir de renouer avec l’équilibre budgétaire rapidement après la pandémie pour réduire le poids de la dette québécoise. Pourtant, l’IRIS déconseille le recours à l’austérité qui a «eu des effets délétères sur le personnel, la qualité et l’accessibilité des services publics», notamment dans le domaine de la santé.
«Le Québec peine à atteindre ses objectifs environnementaux, qui sont pourtant peu ambitieux», statue l’IRIS. Plutôt que de «dévitaliser» les régions, qui accueillent les industries les plus polluantes, l’État «devrait promouvoir des industries, comme l’efficacité énergétique et le transport en commun, capables de générer des emplois compatibles avec nos objectifs environnementaux».
«Pour opérer ce type de transition, le gouvernement doit dès maintenant prévoir les fonds pour être en mesure de financer la réorientation ou la retraite anticipée d’employé·e·s œuvrant dans les secteurs polluants, encourager la diversification des économies régionales où sont présentes ces industries et faciliter les investissements dans des secteurs permettant de diminuer l’empreinte carbone de la population québécoise», explique-t-on dans le rapport.
Si rien n’est fait, plusieurs travailleurs d’industries plus polluantes pourraient perdre leurs emplois dans les années futures, prévient l’IRIS.