La résilience du seul entraîneur-chef noir dans le hockey professionnel
Radio-Canada
Jason Payne fait beaucoup parler de lui depuis qu'il a été nommé à la barre d'une équipe de la ECHL cet été, soit l'une des ligues de développement affiliée à la Ligue nationale de hockey. C'est parce que le Torontois de 46 ans est l'un des rares hommes noirs à avoir accédé au poste d'entraîneur-chef dans le hockey professionnel.
Avant sa promotion chez les Cyclones de Cincinnati le 31 août, il était possible de compter sur les doigts d'une main ceux ayant piloté une équipe professionnelle. Le premier, John Paris, l'a fait en 1994 dans la Ligue internationale de hockey (LIH). En 1998, Dirk Graham a été le premier – et le seul à ce jour – à atteindre la LNHLigue nationale de hockey. Et Payne, en 2021, est le seul à être actif dans tout le réseau de ligues professionnelles masculines en Amérique du Nord.
ESPN, le réseau de télévision de la LNHLigue nationale de hockey, les journaux locaux ou encore ceux de son patelin, le Torontois ne peut plus dénombrer les entrevues qu'il a accordées ces derniers mois. Ce n'est pas qu'il apprécie particulièrement les projecteurs, mais plutôt qu'il veut montrer que la persévérance paie et qu'il existe des modèles dans le monde du hockey pour les jeunes issus de la diversité.
C'est sans aucun doute un voyage. C'est un processus et ça demande du temps, confie-t-il au téléphone.
Et de la résilience aussi. Jason Payne a trimé dur pour se rendre où il est. Fils de parents qui ont immigré des Caraïbes, il a défini son propre chemin dans le monde du hockey.
Ma mère est de Sainte-Lucie et mon père de Saint-Vincent alors le hockey, vous vous en douterez, ce n'était pas leur truc. Le frère aîné de mon père a un peu joué à Toronto alors c'est pas mal tout le hockey auquel ma famille a été exposé, raconte-t-il. Ma mère ne conduisait pas alors on prenait le transport en commun, la CTTCommission de transport de Toronto, pour se rendre aux arénas, aux matchs, aux camps de sélection.
Payne n'était pas doué au départ. En fait, ses habiletés n'ont jamais fait sa marque de commerce. Ce sont sa résilience et sa volonté à faire le nécessaire qui lui ont permis de se tailler une carrière de 14 saisons dans le hockey professionnel.