La répression en Iran après la mort d’un femme tuée par la police des mœurs inquiète l’ONU
Radio-Canada
Les Nations unies et des ONG ont exprimé mardi leurs inquiétudes face à « la réaction violente » des autorités iraniennes visant les manifestations protestant contre la mort d'une jeune femme après son arrestation par la police des mœurs, et durant lesquelles au moins trois personnes ont été tuées.
Mahsa Amini, âgée de 22 ans et originaire de la région du Kurdistan (nord-ouest), a été arrêtée le 13 septembre à Téhéran pour port de vêtements inappropriés par la police des mœurs, une unité chargée de faire respecter le code vestimentaire strict de la République islamique d'Iran pour les femmes.
La jeune femme était en visite avec sa famille dans la capitale iranienne. Elle est tombée dans le coma après son arrestation et est décédée le 16 septembre à l'hôpital, selon la télévision d'État et sa famille.
Des militants affirment qu'elle a souffert d'une blessure à la tête alors qu'elle était en détention. Cela n'a pas été confirmé par les autorités iraniennes qui ont ouvert une enquête.
En Iran, se couvrir les cheveux est obligatoire en public. La police des mœurs interdit en outre aux femmes de porter des manteaux courts au-dessus du genou, des pantalons serrés et des jeans troués ainsi que des tenues de couleurs vives, entre autres.
Le décès de la jeune femme a suscité une vague de colère en Iran et des condamnations dans le monde.
Ces manifestations sont parmi les plus importantes en Iran depuis celles de novembre 2019, déclenchées par la hausse des prix de l'essence.
Sur des images vues sur les réseaux sociaux, on voit de nombreuses femmes présentes, certaines femmes retirant avec fougue leurs foulards et les brandissant en l'air en signe de protestation.
Des rassemblements ont eu lieu dans la capitale, mais les heurts les plus violents se sont déroulés dans la province du Kurdistan.
