La réforme de la santé entraînera une centralisation, déplorent des syndicats de l’Est
Radio-Canada
La réforme du réseau de la santé présentée mercredi par le ministre de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé, est accueillie avec scepticisme dans l'Est-du-Québec.
Cette nouvelle réforme prévoit la création de Santé Québec, l'agence qui sera responsable des activités liées au système de santé. Cette agence deviendra l’employeur unique de tous les salariés en santé.
Or, les syndicats émettent des réserves face aux changements proposés. Guillaume Tremblay, président du Conseil central Côte-Nord de la CSN, assiste à une troisième réforme depuis son arrivée en poste.
Chaque fois, ce qu'on a promis à la population et aux travailleurs, c'est qu'on allait améliorer les performances du réseau. […] "Il va avoir moins de temps d'attente à l'urgence, vous allez avoir accès à un médecin de famille plus facilement". […] Ce n'est pas arrivé, dit-il.
Guillaume Tremblay croit que la création de Santé Québec provoquera une plus grande centralisation. On parle de passer de 34 employeurs à un seul. […] On veut aussi passer de 136 conventions collectives à quatre. Ça aussi pour moi c'est de la centralisation. En fait, on est à la même place que ce qu'on avait eu comme réforme de M. Barrette, affirme-t-il.
Le président du Syndicat des infirmiers, infirmières auxiliaires et inhalothérapeutes de l'Est du Québec (SIIIEQ), Pier-Luc Bujold, est du même avis.
Selon lui, le fusionnement des conventions collectives nuira aux régions.
« Du moment qu'il y a une seule convention qui s'applique pour l'ensemble du réseau québécois, quelle sera l'épingle du jeu, par exemple de la Gaspésie, dans les conditions de travail? »
Par cette modification, les travailleurs pourront désormais changer d'établissement, ou de région, sans perdre leur ancienneté. Le gouvernement souhaite ainsi créer une banque de personnel mobile qui pourra venir en aide aux régions qui manquent de personnel.
