
La protection de l’enfance s’immisce trop dans les familles autochtones, dit la défenseure
Radio-Canada
Le bureau de la défenseure des droits de l'enfance et de la jeunesse de l'Alberta (OCYA) dénonce ce qu'il qualifie d'ingérence abusive de la protection de l’enfance dans la vie des jeunes Autochtones.
La défenseure Terri Pelton a publié mercredi un rapport sommaire des statistiques et tendances concernant 634 jeunes qui ont été grièvement blessés ou sont décédés en ayant eu des démêlés avec les services de protection de l’enfance ou le système de justice pour la jeunesse, au cours des 10 dernières années
Le rapport de l’OCYA comptabilise 554 notifications de décès et 80 notifications de blessures graves de 2012 à 2022. De ce nombre, 57 % sont des enfants autochtones. La défenseure trouve cela anormal et appelle au respect du droit inhérent des autochtones de prendre soin de leurs enfants.
Nous exigeons plutôt que des mesures significatives et immédiates soient prises pour répondre aux besoins distincts des jeunes Autochtones. Ces jeunes ont besoin de soutien et de services adaptés qui leur sont disponibles en temps opportun afin qu’ils réussissent dans leur vie et dans leurs communautés, déclare Terri Pelton, défenseure des droits de l'enfance et de la jeunesse de l'Alberta.
La défenseure rappelle que la Loi concernant les enfants, les jeunes et les familles des Premières Nations, des Inuits et des Métis donne le droit aux Premières Nations d’exercer leur compétence en matière de services à l’enfance et à la famille.
« [Les familles autochtones] ont besoin de soutien et des ressources nécessaires pour prendre soin elles-mêmes de leurs enfants. »
Le système doit également s’attaquer aux causes sous-jacentes qui contribuent aux résultats négatifs pour les jeunes Autochtones et qui peuvent mener à une participation excessive des services de protection dans leur vie, ajoute-t-elle.
« D'après mes conversations avec les peuples autochtones, il est important que leurs jeunes soient connectés à leurs racines. Si vous n’avez pas un fort sentiment d’identité, vous avez vraiment du mal avec qui vous êtes. Une fois que les jeunes pourront être reconnectés à ces racines très profondes, je pense que nous verrons des résultats plus positifs pour eux. »
Le rapport de la défenseure cite la consommation des substances, le suicide et la santé mentale, la transition vers l’âge adulte parmi les plus importants problèmes auxquels sont confrontés les enfants et les jeunes autochtones et non autochtones en Alberta.
