La polio est de retour, et le Canada n’est pas à l’abri
Radio-Canada
La poliomyélite, ce virus qui touche surtout les enfants de moins de 5 ans et qui peut entraîner une paralysie irréversible, est de retour dans certaines régions des États-Unis et du Royaume-Uni, dans la foulée d'une épidémie en Israël. Comment se fait-il que cette maladie, pourtant sur le point d'être éradiquée, soit de retour en force?
En 2016, le monde a connu seulement 37 cas de poliomyélite, et la maladie demeurait alors endémique dans seulement deux pays : l'Afghanistan et le Pakistan. Or, des cas d'infections et des échantillons d'eaux usées au Royaume-Uni, aux États-Unis et en Israël indiquent actuellement une recrudescence du virus dans ces régions du monde et ont poussé les autorités à lancer des campagnes de vaccination.
Même au Canada, exempt de cas de poliomyélite depuis 20 ans, les experts médicaux perçoivent cette recrudescence des infections comme un signal d'alarme. Selon eux, le virus constitue toujours une menace pour quiconque n'est pas vacciné, surtout étant donné la capacité de la poliomyélite à se propager dans le monde via les voyageurs et à travers les systèmes de traitement des eaux usées.
Mercredi, la santé publique britannique a annoncé qu'elle offrirait une dose de rappel du vaccin contre la poliomyélite aux enfants de 1 an à 9 ans à Londres, après avoir constaté que le virus se propageait dans plusieurs régions de la capitale. Des échantillons de virus de la poliomyélite ont en effet été trouvés dans les eaux usées de huit arrondissements de Londres. Il n'y a toutefois pas de cas confirmé de la maladie.
L'analyse effectuée par l'Agence de sécurité sanitaire du Royaume-Uni démontre tout de même que la transmission a probablement dépassé un réseau étroit de quelques individus. Et nous savons que les zones de Londres où le poliovirus est transmis ont certains des taux de vaccination les plus bas, a déclaré la Dre Vanessa Saliba, épidémiologiste consultante pour la santé publique.
L'Agence a indiqué travailler en étroite collaboration avec les autorités sanitaires des États-Unis et d'Israël, ainsi qu'avec l'Organisation mondiale de la santé (OMS), pour enquêter sur les possibles liens entre les virus de la poliomyélite détectés dans ces deux pays.
En juillet, Israël a annoncé qu'une récente épidémie de poliomyélite semblait désormais contrôlée, après que plusieurs personnes ont été infectées, dont une fillette qui nécessite maintenant une rééducation en raison d'une paralysie, selon le Jerusalem Post.
Plus récemment, dans l'État de New York, un jeune adulte non vacciné a souffert de paralysie après une infection par la poliomyélite dans le comté de Rockland, une région connue pour ses faibles taux de vaccination. Il s'agissait du premier cas signalé aux États-Unis en près d'une décennie.
Des campagnes de vaccination sont en cours, car des échantillons du virus ont également été détectés dans les eaux usées de Rockland et d'un autre comté, juste au nord de New York. Des centaines de personnes pourraient déjà être infectées, selon des responsables de la santé publique.