La force des femmes célébrée au Centre du Théâtre d’Aujourd’hui
Radio-Canada
Pour sa 54e saison, le Centre du Théâtre d’Aujourd’hui (CTD’A) propose une programmation 2022-2023 truffée de productions introspectives, qui laissent libre cours à la créativité d’artistes majoritairement féminines. L’institution montréalaise profite par ailleurs de la levée de l'essentiel des mesures sanitaires afin de donner un second souffle à des œuvres qui ont souffert d’un manque de visibilité au cours des deux dernières années, ou dont la conception a été enrayée durant la pandémie.
Une majorité des spectacles de la saison prochaine sont des spectacles qui ont survécu, qui ont trouvé une maturité, qui ont creusé une réflexion beaucoup plus approfondie sur leur sujet, soutient Sylvain Bélanger.
Le codirecteur du CTD’A cite en exemple Corps titan, d’Audrey Talbot, qui n’a été vu que par quelques centaines de personnes au printemps 2021. Cette pièce relatant le long séjour à l’hôpital de son autrice, qui est passée à deux doigts de perdre la vie après un accident de la route, va lancer la saison 2022-2023, au mois de septembre.
Le thème de la proximité avec la mort, mais aussi celui de la survie, sont également au cœur des deux pièces qui clôtureront la nouvelle saison du CTD’A, en avril 2023.
Les filles du Saint-Laurent, d’Annick Lefebvre et Rébecca Deraspe, met en scène une variété de personnages féminins qui découvrent, un soir de tempête, sept cadavres sur les berges du Saint-Laurent.
La pièce a été présentée en novembre dernier à Paris, au Théâtre national La Colline, qui est dirigé par le dramaturge libano-québécois Wajdi Mouawad. La distribution, qui compte notamment Elkahna Talbi, Catherine Trudeau, Émilie Monnet et Louise Laprade, demeure inchangée par rapport aux représentations parisiennes, se réjouit Sylvain Bélanger.
Le codirecteur du CTD’A est particulièrement fier d’accueillir pour la première fois Camille Paré-Poirier et sa création Je viendrai moins souvent, inspirée d'un balado portant sur la relation entre la jeune artiste et sa grand-mère de 91 ans, qui est décédée en CHSLD pendant la pandémie. C'est très très rare au théâtre que deux générations comme ça se parlent, assure-t-il.
C'est vraiment une saison de survivants, de survivantes, en grande majorité des histoires qui ont mûri. Mais c'est aussi des projets qui trouvent enfin leur public, qui ont tenu le coup, affirme Sylvain Bélanger.
Pour moi, c'est vraiment une saison de victoire, c'est vraiment une saison de printemps, d'éclosions multiples.