La Fed « déterminée à tenir le cap » malgré une « croissance modérée »
Radio-Canada
La Réserve fédérale américaine (Fed) est « déterminée à maintenir le cap » d'une politique monétaire stricte tant que l'inflation n'a pas retrouvé son niveau attendu de 2 % même si cela entraîne une « croissance faible en 2023 », a estimé jeudi dans un discours Lael Brainard, vice-présidente de la Fed.
L'inflation a ralenti ces derniers mois, ce qui est important pour les entreprises et foyers américains. Mais l'inflation reste élevée et il faudra du temps pour la ramener à 2 %. Nous sommes déterminés à garder le cap, a déclaré Mme Brainard lors d'un discours prononcé à l'école d'économie de l'Université de Chicago.
L'inflation a ralenti à 6,5 % sur un an en décembre, atteignant son plus bas niveau en 2022 après avoir atteint un pic de 9,1 % sur un an au mois de juin.
Le président de l'antenne de la Fed de New York, John Williams, a aussi estimé lors d'un événement séparé que l'inflation restait encore trop élevée et qu'abaisser les prix allait demander une période de croissance ralentie et un affaiblissement des conditions sur le marché du travail.
Si la Fed a déjà agi vigoureusement, il est évident que la politique monétaire doit encore aller plus loin, a-t-il remarqué en anticipant pour 2023 une croissance du PIB d'environ 1 % et un taux de chômage aux alentours de 4,5 %.
Lors de sa dernière réunion, mi-décembre, la Fed a réduit le montant de ses hausses, augmentant son principal taux directeur d'un demi-point de pourcentage, celui-ci se situant désormais dans une fourchette de 4,25 % à 4,50 %.
Si les responsables de la banque centrale prévoient de le faire grimper au-delà de 5 % et de le maintenir un moment à un niveau élevé, la volonté est désormais de resserrer plus lentement la vis que pendant la première phase.
Certes, les effets de la hausse des taux ne se font toujours pas pleinement sentir sur l'activité économique, mais Mme Brainard a relevé l'affaiblissement significatif du secteur industriel et une modération supplémentaire des dépenses de consommation.
Le revenu net disponible a diminué de 4,1 % sur les neuf premiers mois, suggérant que la consommation actuelle repose avant tout sur les économies et le crédit, a-t-elle souligné.
