
La DPJ ne pouvait pas respecter les délais d’intervention par manque de ressources
Radio-Canada
À l’époque du décès de Thomas Audet, la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ) du Saguenay-Lac-Saint-Jean était incapable de respecter les délais d’intervention imposés par le ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec pour les dossiers nécessitant une intervention rapide auprès des enfants victimes de maltraitance.
Pour les codes 3 [celui accordé à Thomas Audet], les quatre jours étaient la meilleure pratique en fonction de la recherche. Les attentes ministérielles étaient d’intervenir dans les 12 jours. C’était satisfaisant. On réussissait parfois à être dans les 12 jours , a mis en contexte l’actuel directeur général adjoint du Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux (CIUSSS) du Saguenay-Lac-Saint-Jean, Marc Thibeault. Il était responsable des programmes jeunesse au moment de la mort du bambin de 22 mois.
Avec les ressources en place, les quatre jours étaient pratiquement impossibles. Pour les codes 3, on priorisait les sorties scolaires [en juin] pour être certain que les jeunes aient des services. Il y avait aussi une montée des signalements à cette période de l’année […]. En 2017, on est monté jusqu’à 22 jours d’attente, a-t-il résumé.
Au cours de l’enquête du coroner visant à éclaircir les événements entourant le décès de Thomas, Marc Thibeault a dit avoir appris la triste nouvelle le 22 juin 2016, soit quatre jours plus tard, lors d’une assemblée du conseil d’administration.
On appelle le contentieux, je parle aux syndicats. On sait qu’on va avoir une crise à gérer. C’est terrible ce qui vient d’arriver, a raconté Marc Thibeault.
Il a expliqué que dès la réception de la nouvelle du décès de Thomas alors qu’il se trouvait toujours sur une liste d’attente, une nouvelle règle a été implantée : tous les enfants de 0 à 5 ans faisant l’objet d’un signalement devaient être vus dans un délai de 24 heures.
Marc Thibeault ne peut dire si cette mesure est toujours en place aujourd’hui, alors qu’une nouvelle direction est à la barre de la DPJ.
« Après analyse et une enquête, la conclusion a été que les gens ont fait du mieux qu’ils pouvaient avec les informations qu’ils avaient à ce moment-là »
À la suite d’une décision administrative et au terme de démarches menées auprès du Ministère, il affirme que des millions de dollars ont été ajoutés au budget de la DPJ régionale.
