La défense remet en question l’enlèvement du président de Cora
Radio-Canada
L’avocat de l’accusé Paul Zaidan tente de démontrer que le président de la chaîne de restaurants Cora, spécialisée dans les déjeuners, n’a pas été victime d’un enlèvement. Dans un contre-interrogatoire méthodique et tendu, la défense a aussi essayé de miner la crédibilité de Nicholas Tsouflidis en le dépeignant comme un homme colérique, dénigrant et paranoïaque.
Enlèvement allégué. C’est en ces termes que l’avocat Hovsep Dadaghalian évoque le crime auquel son client est accusé d’avoir participé. Dans ses questions très pointues au président de Cora, qui affirme avoir été séquestré pendant plus de huit heures en 2017, la défense a même insinué qu’il aurait tenté d’envoyer les secours sur une fausse piste.
L’ex-franchisé de Cora Paul Zaidan, 52 ans, est accusé d’enlèvement, de séquestration et d’extorsion.
Mardi, au palais de justice de Laval, Nicholas Tsouflidis, le fils de la fondatrice des restaurants Cora, a calmement raconté comment il avait été enlevé à la pointe d’un fusil devant chez lui, le soir du 8 mars 2017, avant d’être ligoté et placé dans le coffre d’une voiture. Il aurait été gardé captif toute la nuit, enchaîné et menotté, alors qu’une rançon de 11 millions de dollars était exigée à sa mère, Cora Tsouflidou. Au petit matin, ses ravisseurs l’auraient finalement abandonné dans un fossé de Laval, pratiquement indemne.
Pour la défense, il semble y avoir plusieurs invraisemblances dans le récit de Nicholas Tsouflidis. Il n’a pas regardé par la fenêtre pour vérifier qui était l’inconnu devant sa porte, il n’a pas crié au secours lorsqu’il se faisait enlever, ni ses motos ni ses voitures de collection n’ont été volées, les hommes entrés dans la maison ont mis très peu de temps pour trouver son coffre-fort comme s’ils s’avaient ce qu’ils cherchaient…
Une matraque et une paire de lunettes ont été retrouvées à plusieurs mètres de l’endroit où l’homme d’affaires dit avoir été plaqué au sol, comme si quelqu’un les avait placées, a avancé Me Dadaghalian.
Alors qu’il était dans le coffre de la voiture, Nicholas Tsouflidis a communiqué avec le 911 et donné une mauvaise adresse aux secours. Vous avez envoyé les policiers à une adresse erronée? lui a reproché la défense. L’homme d’affaires a semblé choqué par cette insinuation et s’est défendu en expliquant s’être trompé en utilisant l’application Google Maps. J’étais convaincu que les policiers pouvaient suivre mon téléphone cellulaire, que les policiers allaient arriver, a-t-il soutenu avec impatience en maintenant avoir bel et bien été victime d’un enlèvement.
Quelques semaines avant le début du procès, Nicholas Tsouflidis envoie des messages textes fielleux à un enquêteur de la Sûreté du Québec. Il le traite de cave, l’envoie promener (va chier bro), l’accuse de mentir, d’être faible… Il lui balance de nombreuses insultes sans jamais obtenir de réponse. La défense a longuement décortiqué ces messages, insinuant qu’il était harcelant [...] insultant et arrogant.
Si vous agissez comme ça avec un policier, est-ce que vous agissez comme ça avec des personnes du public? a-t-il demandé, ce que le témoin a nié.