La décision de confier des responsabilités à Philippe Pichet n’était pas celle du SPVM
Radio-Canada
La décision de confier près de 1000 policiers et une vingtaine de poste de quartier dans la région du sud-ouest de Montréal à l'ex-directeur du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM), Philippe Pichet, a été prise après l'intervention directe du Service des affaires juridiques de la Ville de Montréal auprès du corps policier, a appris Radio-Canada.
Cette information apporte un nouvel éclairage qui permet de comprendre pourquoi la direction du SPVM, qui gardait volontairement Philippe Pichet à l'écart depuis cinq ans, lui a soudainement déroulé le tapis rouge.
Or, au lieu d'entrer en fonction comme prévu le 10 octobre dernier, Philippe Pichet a plutôt été placé en arrêt de travail pour une période indéterminée sous ordonnance de son médecin de famille.
Radio-Canada a appris que de fortes réactions négatives à l'interne auraient gâché les projets de la haute direction, qui s'était donné la mission impossible de faciliter le retour progressif de Philippe Pichet à la tête de 1000 policiers et de 17 officiers de direction.
La multiplication des réactions négatives à l'interne aurait rendu toxiques les conditions de retour du principal intéressé, qui n'a jamais répondu à nos tentatives d'entrer en communication avec lui.
La direction du SPVM aurait fait preuve d'écoute et d'empathie devant cette situation qui visait Philippe Pichet. Des propositions pour faciliter son retour auraient aussi été faites.
À l'approche de la date du retour officiel, on aurait conseillé à Philippe Pichet d'être « prudent » au cours des premières semaines après son arrivée puisqu'on ne pouvait pas lui garantir qu'il serait à l'abri de commentaires déplacés ou de gestes pernicieux de la part de certains officiers.
Après vérification, la Politique de respect de la personne de la Ville de Montréal, que doit respecter le SPVM, stipule que l’employeur doit prendre les mesures nécessaires pour protéger la santé et pour assurer la sécurité et l’intégrité physique du travailleur.
« Tout salarié a droit à un milieu de travail exempt de harcèlement psychologique. »