La conjointe de l’auteur de la tuerie en N.-É. raconte son histoire pour la première fois
Radio-Canada
Lisa Banfield, conjointe de fait de l’auteur de la tuerie de masse survenue en avril 2020 en Nouvelle-Écosse, a raconté publiquement son histoire pour la toute première fois, vendredi matin.
Elle témoignait à la Commission des pertes massives, une commission d’enquête qui se penche depuis plusieurs mois sur les circonstances du massacre dans lequel 22 personnes ont été tuées, les 18 et 19 avril 2020, à Portapique et dans des communautés environnantes.
Vendredi, les commissaires ont entendu que Lisa Banfield avait été battue et grièvement blessée par son conjoint Gabriel Wortman avant que celui-ci n’entreprenne une tuerie le soir du 18 avril.
Mme Banfield a déclaré aux enquêteurs de la commission qu'elle s'est sauvée dans un boisé, avant d'en ressortir plus tard pour prévenir les services d'urgence que son conjoint était toujours en cavale le matin du 19 avril, déguisé en policier et conduisant une imitation d'autopatrouille de la Gendarmerie royale du Canada (GRC).
Le témoignage de Lisa Banfield était parfois douloureux et dramatique, notamment lorsqu'elle a décrit ce qui s'est passé en juin 2010 lorsque l'oncle de Gabriel Wortman a alerté la police d'Halifax, leur disant que son neveu avait menacé de tuer ses parents à cause d'un litige immobilier.
Lisa Banfield a raconté un incident où son conjoint, après avoir beaucoup bu, a tiré une balle dans le mur de leur maison de Dartmouth, ce qui l’a terrifiée.
Elle a admis qu’elle a menti aux policiers lorsqu'on l'a interrogée sur les menaces de mort proférées par son conjoint, et qu’on lui a demandé si ce dernier possédait des armes.
Lorsque l'avocate de la Commission des pertes massives, Gillian Hnatiw, lui a demandé pourquoi elle avait menti, Lisa Banfield a sangloté. Il avait l'arme de poing près de la table de chevet, et il a dit : "Si des policiers arrivent, je tire", a-t-elle relaté. Donc, quand ils m'ont demandé cela, je ne voulais pas qu'ils entrent, parce que je ne voulais pas que [les policiers] soient blessés.
Lisa Banfield a raconté que ce n’était pas la seule fois où son conjoint l’a menacée avec une arme à feu. Il y a eu quelques fois où il a mis le pistolet sur ma tête pour me faire peur. Il disait qu'il pouvait me faire sauter la tête. Alors j'étais terrifiée [...] j'avais peur de ce qu'il ferait, a-t-elle affirmé.