
La confiance envers les médias est fragile, selon un rapport auquel a collaboré l’UdeS
Radio-Canada
Dans un contexte post-pandémique, où les habitudes de consommation de l'actualité changent, la confiance que portent les Québécois envers les médias s'effrite, selon un rapport de recherche mené en collaboration par l'Université de Sherbrooke (UdeS) et l'Université d'Ottawa. Selon les résultats de cette enquête, la crédibilité de tous les médias est à la baisse.
Ce sont 45 % des répondants qui croient que les journalistes contribuent parfois à la création de fausses nouvelles. Toutefois, 54 % des personnes qui ont participé à la recherche et qui connaissent bien un sujet sont d'avis que les journalistes font preuve d'exactitude dans les faits qu'ils rapportent.
De passage à l'émission Vivement le retour, la professeure au département de communication de la Faculté des lettres et sciences humaines à l'UdeS, Marie-Eve Carignan, qui a participé à la réalisation de cette enquête, soutient que le but de son travail était de comprendre les facteurs qui expliquent la baisse de confiance envers les médias.
On voulait creuser avec des éléments sur la perception de l'exactitude, l'indépendance journalistique, l'imputabilité de la presse, pour comprendre ce qui fait en sorte qu'on se méfie ou pas, expose-t-elle.
Chez les répondants, il y a une perception d'un manque d'indépendance de la part des journalistes, affirme Marie-Eve Carignan. Donc ça, ça crée beaucoup de méfiance.
Le journalisme d'opinion contribue aussi à fragiliser la confiance envers les médias. On voit qu'on a l'impression que le journalisme d'opinion ne se base pas toujours sur des faits et tourne parfois les coins ronds, explique-t-elle.
« On voit qu'il y a une mécompréhension de certains procédés journalistiques. On voit que les gens sont interpellés sur les sources anonymes. On a l'impression que l'information n'est pas nécessairement exacte. Et c'est peut-être parce qu'on n'explique pas assez ce que c'est, une source anonyme. »
Il y a un devoir d'éducation aux médias qui ressort de cette étude-là également, met-elle de l'avant. Selon la professeure, les journalistes pourraient davantage expliquer leur travail, mais cela peut aussi se faire par des conférences dans les milieux scolaires ainsi que dans les milieux de travail.
La télévision est le média qui reste le plus crédible, d'après les résultats de l'enquête, puisque les téléspectateurs peuvent voir des images en lien avec la nouvelle.
