La compilation des résultats des tests antigéniques rapides est-elle utile?
Radio-Canada
À l'instar d'autres provinces canadiennes, l'Ontario a décidé de ne pas compiler les résultats des tests rapides de détection d'antigènes qui sont pourtant presque devenus les seuls moyens de dépister la COVID-19 après l'annonce de la province de limiter l'accès aux tests PCR aux résidents les plus vulnérables.
Une décision que comprend le Dr Alain Simard, expert en immunologie et professeur à l'École de médecine du Nord de l'Ontario, et qui est due, selon lui, aux limites du système.
Peu importe, même s'ils [le gouvernement] tenaient compte des résultats des tests d'antigènes rapides dans les décomptes qu'ils annoncent officiellement, les chiffres ne seraient pas précis. On a surpassé notre capacité à faire des tests, explique-t-il.
« Alors peu importe le chiffre qu'on nous donne, on a la garantie que le nombre réel de nouvelles infections qu'il y a eu aujourd'hui va être beaucoup plus élevé que ce que le gouvernement annonce. »
Selon le Dr Simard, avoir comme indicateurs les résultats de tests rapides n'est pas non plus souhaitable en raison de leur fiabilité.
Un des problèmes avec les tests antigéniques rapides, ils ne fonctionnent pas à 100 %. Ils ne sont pas aussi fiables que les tests PCR, indique-t-il.
Un avis qui n'est pas partagé par Sally Otto, biologiste à l'Université de la Colombie-Britannique et membre de l'équipe de modélisation de la COVID-19 de la Colombie-Britannique.
Pour elle, même si les résultats des tests rapides ne donnent qu'une image fragmentaire de la réalité, ils ont leur utilité.
Afin de prédire quand nous allons être au sommet, quand cette vague Omicron sera à son niveau le plus bas, nous devons savoir combien de personnes sont infectées. Si nous n'avons pas une bonne idée de cela, c'est vraiment difficile de savoir, sommes-nous encore au début de cette vague ou sommes-nous à la fin de cette vague?, affirme-t-elle.
