La « nidification » en cas de divorce : au tour des parents de vivre dans leurs valises
Radio-Canada
Un tribunal ontarien réitère qu'il faut accorder plus de poids à l'intérêt supérieur de l'enfant plutôt qu'au principe du contact maximal pour établir la garde parentale dans les cas de divorce. Dans la cause Hughes c. Hughes, il a été convenu qu'un « arrangement de nidification » serait moins perturbateur pour l'enfant, notamment dans le contexte de la crise du logement.
Dans une entente de nidification, l'enfant continue de résider dans le foyer familial et il n'a plus à se déplacer entre la maison de son père et celle de sa mère comme dans un arrangement traditionnel.
Fini le dédoublement des maisons, des chambres d'enfant et des coffres de jouets… ce sont aux adultes de faire chacun leur petite valise.
Comme chez les oiseaux, les oisillons restent dans le nid et ce sont les parents qui y reviennent à tour de rôle pour les nourrir, si bien qu'ils ne sont jamais laissés seuls, déclare l'avocate Jessica Polis, qui n'est pas liée à la cause en question.
Chaque parent aura donc son temps parental avec les enfants, mais ils doivent quitter la maison chacun leur tour pour ne plus être ensemble, en attendant de vendre leur maison et de se trouver un nouveau logement chacun de leur côté.
C'est ce qui est arrivé à Jaclyn et Shawn Hughes, qui se partagent, à temps égal, la garde de leur enfant unique de 7 ans, K. H. [qu'on ne peut nommer, NDLR].Le couple, qui s'est marié en 2014, est toujours devant les tribunaux en instance de divorce.
Dans une requête préliminaire, Mme Hughes avait demandé aux tribunaux d'obtenir la garde prioritaire de l'enfant et de rester dans la maison conjugale, mais le juge s'y est opposé.
À en croire la Cour supérieure de l'Ontario, le couple entretient une relation très conflictuelle. Les preuves citées dans la décision montrent que M. et Mme Hughes aiment leur enfant, mais que leur relation lui a causé bien des souffrances.
Cela peut être très déstabilisant pour l'enfant de ne plus avoir son domicile familial, de ne plus aller à la même école parfois, de se refaire de nouveaux amis, de quitter un environnement qui lui est très familier, cela peut être très difficile, explique la psychothérapeute Sophia Labonté.