L’utilisation de la Loi sur les mesures d’urgence était justifiée, assure Steve Bell
Radio-Canada
La manifestation des camionneurs qui a paralysé le centre-ville d’Ottawa pendant plus de trois semaines a été considérée comme une menace à la sécurité nationale le 7 février. C'est ce qu'ont déclaré deux chefs de police qui ont témoigné devant le Comité parlementaire de la sécurité publique et nationale, jeudi.
Une semaine plus tard, le 14 février, le premier ministre Justin Trudeau a invoqué la Loi sur les mesures d’urgence.
Les membres du comité parlementaire, qui ont le mandat d’examiner la réponse du gouvernement fédéral au blocage des camionneurs, se sont montrés sceptiques quant à la pertinence d'utiliser cette loi.
Ils ont demandé à plusieurs reprises au chef du Service de police d’Ottawa (SPO) par intérim Steve Bell et à son homologue de la Police provinciale de l’Ontario (PPO) Thomas Carrique d’en justifier le recours.
Le convoi est arrivé à Ottawa le 28 janvier. La Ville d’Ottawa a déclaré l’état d’urgence le 6 février et le gouvernement de l’Ontario a fait de même le 11 février, a détaillé le conservateur Alistair McGregor. Seriez-vous en mesure de nous expliquer pourquoi les lois existantes n'étaient pas suffisantes pour faire face à cette manifestation?
Sans les outils fournis par la Loi sur les mesures d’urgence, il n’aurait pas été possible de mettre fin à l'occupation illégale des manifestants, ont tour à tour soutenu les deux chefs de police.
Nous avions besoin d’outils, mais nous avions aussi besoin de ressources, étant donné qu’il nous manquait près de 2000 policiers pour bien mener l’opération, a répondu Steve Bell.
Pourquoi ne pas avoir essayé de déloger les manifestants avant l’invocation de la loi, même si vous aviez un problème de ressources?, a demandé la bloquiste Kristina Michaud. J’ai l’impression que vous aviez déjà les outils à votre disposition.
La loi nous a donné le pouvoir d'utiliser les agents des autres juridictions qui nous ont assistés. Elle nous a spécialement donné l'autorité de sortir de la zone rouge les véhicules et les piétons. Nous n’avions pas cette autorité avant que la loi soit invoquée, s’est défendu Steve Bell.