L’Université d’Ottawa doit « protéger la liberté académique et la liberté d’expression »
Radio-Canada
Le Comité sur la liberté académique, présidé par l’ancien juge de la Cour suprême du Canada, Michel Bastarache, se porte à la défense de la liberté académique et d’expression. Son rapport, faisant état de sept recommandations, a été rendu public jeudi par l’Université d’Ottawa.
Le recteur de l’Université d’Ottawa, Jacques Frémont, avait fait appel à l’ancien juge pour mener un groupe de réflexion qui devait se pencher sur les controverses entourant l’Université d’Ottawa depuis l’automne 2020.
M. Frémont avait condamné l’utilisation du« mot en n » par la professeure Verushka Lieutenant-Duval dans le cadre de l’un de ses cours, mais n’avait toutefois pas condamné les propos jugés anti-québécois sur Twitter du professeur Amir Attaran, ce qui lui avait valu de nombreuses critiques.
M. Bastarache avait le mandat d’aller à la rencontre de la communauté universitaire pour obtenir ses points de vue sur les récentes controverses entourant l’Université d’Ottawa.
Il est recommandé que l’institution affirme la nécessité de protéger la liberté académique et la liberté d’expression pour assurer la réalisation de son mandat d’enseignement et de recherche. Le rapport se positionne ainsi en désaccord avec l’exclusion de termes, d’ouvrages ou d’idées dans un contexte universitaire et dans une optique pédagogique.
Le Comité n’est pas favorable à la censure institutionnelle ni à l’autocensure quand elle est susceptible de compromettre la diffusion des savoirs et qu’elle est motivée par la peur de réprobation publique, peut-on lire dans le document de 39 pages.
Les auteurs du rapport sont aussi d’avis que les étudiants et les membres de la communauté universitaire doivent être disposés à traiter d’un sujet délicat dans un contexte académique, précisant qu’un préavis est utile dans certaines circonstances.
Selon une autre recommandation formulée par M. Bastarache et cinq professeurs de l’Université d’Ottawa qui composaient le Comité, les membres de la communauté universitaire doivent être assurés de l’appui de l’Université lorsque leurs droits à la libre expression sont en cause.
Le Comité sur la liberté académique suggère également de mieux informer la communauté universitaire quant aux notions de liberté académique et d’expression ainsi que des mécanismes de traitement des plaintes.