
L’Union européenne exclut une adhésion rapide de l’Ukraine
Radio-Canada
Les chefs d'État et de gouvernement de l'Union européenne (UE), réunis en sommet à Versailles, en France, ont exclu jeudi toute adhésion rapide de l'Ukraine à l'Union européenne, tout en ouvrant la porte à des liens plus étroits.
Les dirigeants des 27 se sont réunis pour élaborer les réponses économiques et militaires au choc de l'invasion russe. L'Europe a changé sous le coup de la pandémie, elle va changer plus vite et plus fort sous le coup de la guerre, a prédit le président français Emmanuel Macron, qui recevait ses hôtes dans le cadre prestigieux du Château de Versailles.
En campagne pour sa réélection, il assure actuellement la présidence tournante du Conseil de l'Union européenneUE. Concernant l'adhésion de l'Ukraine, il n'existe pas de procédure rapide, a rappelé le premier ministre néerlandais Mark Rutte, alors que Kiev a déposé une candidature dans l'espoir de la rejoindre sans délai.
Est-ce qu'on peut aujourd'hui ouvrir une procédure d'adhésion avec un pays en guerre? Je ne le crois pas. Est-ce qu'on doit fermer la porte et dire jamais? Ce serait injuste, a résumé Emmanuel Macron.
Sans tarder, nous renforcerons encore nos liens et approfondirons notre partenariat afin de soutenir l'Ukraine dans la poursuite de son parcours européen. L'Ukraine fait partie de notre famille européenne, ont finalement proclamé les dirigeants dans une déclaration écrite.
Le premier ministre slovène, Janez Jansa, n'a pas caché les divisions entre ceux qui pensent que [...] les Ukrainiens se battent pour leur vie et méritent un message politique fort [...] et ceux qui débattent encore des procédures. Des pays d'Europe centrale, Pologne en tête, souhaitent en effet accélérer la reconnaissance de la candidature ukrainienne.
Les débats se sont achevés dans la nuit, vers 2 h 30 (1 h 30 GMT), après un dîner dans la Galerie des Glaces, où fut signé le traité mettant fin à la Première Guerre mondiale.
Emmanuel Macron voit dans la crise actuelle la confirmation de la nécessité d'une Europe plus souveraine. Cette guerre va conduire les 27 à prendre des décisions historiques pour complètement redéfinir l'architecture de notre Europe, a-t-il affirmé, en souhaitant notamment des décisions en matière d'énergie qui aboutiront à des propositions fin mars lors d'un prochain sommet. Il a aussi appelé à des décisions en matière de défense avec vraisemblablement un Conseil exceptionnel sur ce dossier en mai.
La guerre déclenchée par Vladimir Poutine a souligné le manque de capacités militaires européennes, les 27 États membres ayant très largement réduit leurs budgets depuis la fin de la Guerre froide.
