L’osstidquoi? L’osstidcho!, un accès inédit aux coulisses d’un spectacle mythique
Radio-Canada
En 1968, il y a 55 ans, L’osstidcho a bouleversé les codes du théâtre québécois en osant la liberté totale. À travers de rares archives vidéo et des entrevues avec le quatuor derrière le spectacle – Mouffe, Robert Charlebois, Louise Forestier et Yvon Deschamps –, le documentaire L’osstiquoi? L’osstidcho!, diffusé dimanche à 20 h à Télé-Québec, retrace la genèse de cette création unique, indissociable de l’effervescence de l’époque.
Je voulais comprendre à quel moment L’osstidcho était arrivé. On connaît la Révolution tranquille, mais comment était-ce possible dans un monde où la culture n’était pas subventionnée? C’est quoi la magie, c’est quoi l’étincelle?, explique Claude Larivée, qui produit le documentaire et les spectacles de Robert Charlebois depuis 25 ans.
Mai 68 en France, l’assassinat de Martin Luther King et l’opposition à la guerre du Vietnam aux États-Unis, Robert Charlebois qui découvre le rock psychédélique en Californie… La création du spectacle s’est inscrite dans un confluent de changements idéologiques, politiques et culturels. Mais c’était aussi, et surtout, la rencontre entre quatre talents en pleine éclosion.
Sans Mouffe, sans Louise Forestier, sans Yvon Deschamps qui devient monologuiste et sans Robert qui trouve le rock et le psychédélisme, on n’a pas le même gâteau. Les quatre sur scène au même moment, ça a fait boom, résume Claude Larivée.
On s’entend : timing is everything, ajoute Louise Forestier. On ne peut pas retrouver ces choses-là; c’est impossible. Mais c’est la beauté de la vie.
L’idée de L’osstidquoi? L’osstidcho! a pris forme sur la route, pendant la nuit, il y a un peu plus d’un an. Louise Forestier était dans une voiture avec Claude Larivée. Le duo revenait d’une série de représentations du spectacle Robert en CharleboisScope, dans lesquelles Louise Forestier faisait une apparition surprise.
Je faisais écouter à Louise des extraits de L’osstidcho qu’on peut trouver aux Archives nationales. Et j’ai eu l’impression qu’elle ne les avait jamais réentendus; elle était étonnée, émerveillée, surprise, se rappelle Claude Larivée, qui est aussi cofondateur et PDG de l’étiquette La Tribu.
Louise Forestier se souvient du flash qu’elle a eu à l’écoute de ces vestiges du passé, malgré leur qualité sonore médiocre. Ça m’a fait réfléchir : il n’y a aucun documentaire qui a été fait sur ce show mythique, zéro. Je n’en revenais pas, explique la chanteuse et comédienne.
« Elle m’a dit : "Mon p’tit gars, il va falloir que tu fasses un documentaire avec ça." »