L’interdiction de la vente d’armes de poing décidée par Ottawa est mal perçue en Alberta
Radio-Canada
Le gouvernement fédéral met en vigueur, dès vendredi, l'interdiction immédiate de la vente d'armes de poing sans attendre l'adoption de son projet de loi proposé au printemps. Cette interdiction fait réagir des armuriers albertains, mais également le ministre de la Justice et la contrôleuse en chef des armes à feu de la province.
Dorénavant, il est interdit d’acheter, de vendre ou de transférer des armes de poing à l’intérieur du Canada, peut-on lire dans un communiqué du gouvernement fédéral. Les armes de poing constituent l’arme de prédilection dans la plupart des crimes commis à l’aide d’une arme à feu.
Ce n'est pas toute la vérité, dit Guy Joly, un instructeur certifié au maniement d’armes à feu depuis 15 ans à Calgary. Pour lui, le gouvernement se trompe de cible.
Tous les crimes qui ont été commis dans le passé avec des armes de poing l’ont été par des personnes qui n'étaient pas censées avoir des armes, dit-il. Ce sont des criminels qui se procurent des armes au marché noir, affirme-t-il.
Il précise que 10 % seulement de ses étudiants se procurent un permis restreint de port d'armes. Très peu de ces 10 % vont s'acheter une arme à feu.
La plupart d’entre eux suivent des cours pour aller à la chasse, pour du gibier et le plaisir de chasser, ajoute-t-il.
Guy Joly rappelle que les lois sur le contrôle des armes à feu ont été renforcées au Canada pour élargir la vérification des antécédents des candidats au port d'armes. Ce n'est pas facile d’avoir une arme à feu, une enquête rigoureuse vérifie le passé du demandeur pour empêcher qu’elle ne tombe dans de mauvaises mains, explique-t-il.
« Les détenteurs d'armes à feu sont identifiés et enregistrés à la GRC. »
Même son de cloche de la part de J.R. Cox, propriétaire d’un club de tir à Edmonton. Selon lui, le gouvernement devrait concentrer ses efforts sur les sources de la violence et sur la lutte contre la contrebande des armes à feu à la frontière, pour intercepter les armes illégales.