L’importance de faire connaître sa volonté concernant le don d’organes
Radio-Canada
Chaque année, 250 Canadiens meurent en attente d’une greffe d’organes, selon la Société canadienne du sang. Dans le cadre de la semaine nationale de sensibilisation au don d'organes et de tissus, nombreux sont ceux qui constatent qu’il y a encore beaucoup de sensibilisation à faire concernant le don d’organes.
Annie Gendron, de Val-d'Or, ressent énormément de gratitude envers la personne qui lui a permis d'avoir une greffe hépatique, à l’automne 2020, après trois ans d’attente.
J'avais le teint vraiment jaune, les yeux jaunes, je me sentais comme une curiosité alors je ne sortais pas beaucoup de la maison. Maintenant, je peux sortir, je peux manger ce que je veux, j'ai plus d'énergie. Ça a changé radicalement ma vie, souligne-t-elle.
Annie Gendron, comme plusieurs autres, encourage les citoyens à signer leur carte d'assurance maladie pour signifier qu'ils acceptent de faire don de leurs organes à leur décès, et d’en parler à leurs proches.
Bernard Béland, de Rouyn-Noranda, a reçu une greffe des poumons il y a 11 jours.
Le fait de signer sa carte, dans un sens, c'est un don de soi qu'on fait, dit-il. C’est d’accepter que, oui, notre corps est à nous, mais soit qu’il est dans un trou, soit on a des organes qui permettent à d’autres d'aller plus loin dans leur vie, illustre-t-il.
Cependant, il ne suffit pas de signer sa carte ou le registre. Le Dr Matthew Weiss, directeur médical du don d’organes chez Transplant Québec, souligne que la famille a le dernier mot lors du décès d’un proche.
Si vous voulez vraiment être un donneur, parlez-en avec votre famille pour être sûr qu’ils en comprennent l’importance. Le moment où vous pouvez être un donneur, vous serez inconscient et vos proches vont être en deuil, bouleversés. S’ils sont aussi obligés de prendre une décision parce qu’ils ne savent pas [votre volonté], c’est très difficile. Ce que vous voulez, c’est qu’ils sachent ce que vous, vous voulez, explique Dr Weiss.
Une pétition a été déposée à l'Assemblée nationale pour adopter le consentement présumé en matière de dons d'organes, ce qui ferait en sorte de considérer chaque citoyen comme donneurs d'organes à sa mort, à moins qu'il ne s'y oppose.