L’exploitation de pétrole lourd émettrait 3,9 fois plus de méthane que ce qui est rapporté
Radio-Canada
De nouvelles recherches menées avec une technologie de pointe concluent que les installations de pétrole lourd en Saskatchewan rejettent près de quatre fois la quantité d'un puissant gaz à effet de serre qu'elles déclarent au gouvernement.
L’étude a été publiée au début février (Nouvelle fenêtre) (en anglais) dans la revue scientifique Environmental Science and Technology.
Selon l'un des auteurs, Matthew Johnson, professeur d'ingénierie à l'Université Carleton, à Ottawa, les chercheurs ont utilisé de nouvelles méthodes de mesure des émissions de méthane, remettant en question les pratiques de quantification de l'industrie pétrolière.
De nombreux rapports sont fondés sur des estimations imprécises, déplore le chercheur.
Le méthane est un sous-produit de la production de pétrole dont le potentiel de réchauffement est 25 fois supérieur à celui du dioxyde de carbone sur une période de 100 ans, précise le gouvernement canadien dans sa stratégie sur le méthane (Nouvelle fenêtre).
L'industrie et le gouvernement fédéral tentent de réduire ces émissions de 75 %, mais il est difficile d'en quantifier leur ampleur, car ce sont des mesures difficiles à prendre, reconnaît Matthew Johnson.
L'industrie estime le volume de méthane émis en mesurant la quantité de méthane qui remonte à la surface durant le processus de production d'un baril de pétrole. Cette estimation est ensuite multipliée par le nombre de barils produits.
Matthew Johnson affirme que la quantité de méthane produite par baril de pétrole est très variable, ce qui rend les calculs basés sur ce rapport peu fiable.
En effet, depuis ces dernières années, plusieurs études utilisant un système de quantification à partir d'avions qui survolent les sites d'extraction ont remis en cause la méthode de calcul de l'industrie pétrolière.