L’avenir de la crevette nordique s’assombrit
Radio-Canada
Rien n’est décidé, mais le déclin de la ressource pourrait amener le ministère Pêches et Océans Canada (MPO) à fermer partiellement ou complètement la pêche à la crevette nordique dans le golfe à la prochaine saison.
Cette perspective est actuellement en discussion, confirme Antoine Rivierre de la gestion des pêches au MPO, même s’il est encore trop tôt pour se prononcer sur le niveau des prélèvements qui sera recommandé. Est-ce que ça va être une fermeture complète? Est-ce que ça sera une fermeture dans certaines zones? On va vraiment attendre les données de la pêche et les données du relevé 2023, indique-t-il.
Depuis le printemps, les taux de capture dans les zones Sept-Îles et Anticosti, où se pêchent près de 90 % de la crevette du Québec, sont environ à 50 % de ce qu’ils étaient l’an dernier, selon les données relevées par l’Office des pêcheurs de crevette du Québec.
En raison de son déclin depuis une quinzaine d’années, la crevette était déjà sous haute surveillance. Des rencontres étaient planifiées avec l’industrie au printemps. La gestion des pêches du MPO a pris le pouls de la situation au début de juin et les débarquements sont surveillés très étroitement.
« C’est une pêche qui est importante pour de nombreuses régions maritimes et on prend vraiment ce dossier très au sérieux. C’est notre priorité. »
Il indique que le ministère aimerait regrouper tous les intervenants du secteur ainsi que les responsables des gouvernements provinciaux autour d’une même table afin d’analyser les avenues possibles et le soutien éventuel à accorder à l’industrie. On aimerait agir un peu comme facilitateur, mentionne le gestionnaire.
Pour le biologiste à l'évaluation des stocks au MPO, Hugo Bourdages, le faible taux de capture de la présente saison n’est pas vraiment une surprise.
Selon les dernières évaluations, le stock de crevettes nordiques était l’un des plus faibles dans trois des quatre zones de pêche, soit Anticosti, Sept-Îles et Esquiman. En 2022, on atteignait la valeur la plus faible depuis 1990, relève le scientifique du MPO.
Depuis 2010, les quotas sont en baisse.