L’armée ukrainienne dépassée par le nombre de civils qui veulent la rejoindre
Radio-Canada
Une semaine après l’appel du ministère de la Défense à rejoindre l’armée, les civils ukrainiens continuent d’attendre des heures chaque jour un peu partout dans le pays pour s’enrôler. La réponse citoyenne est telle que plusieurs bureaux d’inscription sont submergés d’offres et affichent complet.
Cigarette à la main, les yeux pétillants de détermination, Kyril et Vladimir viennent d’apprendre où ils seront déployés. Ils n’en diront pas plus pour des raisons de sécurité, lancent-ils fièrement. Les deux hommes se sont inscrits dans l’armée ukrainienne à Lviv, jeudi.
Ma maison a été bombardée, dit Kyril, et maintenant je me sens brave. Je veux défendre mon pays.
Kyril a 32 ans. Après avoir vu sa maison près de Kiev exploser sous les bombes, il est allé reconduire sa conjointe enceinte en Pologne. Il s’est ensuite dirigé sans hésiter vers le centre de recrutement de Lviv. Il n’a que la vengeance dans le cœur.
« Les Russes sont dans notre pays pour tuer nos femmes et nos enfants. Nous allons leur répondre. Je veux aller tuer ces Russes qui sont ici. »
Il a confiance en ses moyens même s’il n’a jamais utilisé d’arme de sa vie. La fierté et la bravoure de défendre son pays lui font oublier son inexpérience.
Vladimir, lui, a 27 ans et l’expérience de la guerre du Donbass contre les Russes dans l’Est ukrainien en 2014. Il s’est inscrit auprès de l’armée ukrainienne à Kherson au tout début de l’invasion. Voir sa ville tomber aux mains des Russes lui arrache le cœur.
C’est notre devoir de défendre nos femmes et notre pays, dit-il, nous sommes unis et transportés par cette motivation.
C’est une motivation qui balaie l’Ukraine. Partout, on voit des files d’attente de plusieurs heures pour les inscriptions. Rejoindre l’armée semble être devenu un privilège. Les civils sans expérience ne sont plus acceptés dorénavant. Même rejoindre les rangs de la défense territoriale, l’équivalent de la réserve, est presque impossible. Certains civils se font conseiller de retourner au centre de recrutement dans une semaine pour voir si des places se sont libérées.