
L’afrovéganisme, un mode de vie encore méconnu
Radio-Canada
L’afrovéganisme est le mode de vie végane qui répond à des enjeux propres aux personnes afrodescendantes. L’exclusion de toute consommation et toute forme d’exploitation animale est le lieu commun entre le véganisme et l'afrovéganisme. L'afrovéganisme prend toutefois racine dans la lutte contre le racisme.
« Quand quelqu’un dit qu’il est végane, cela ne veut pas dire qu’il n’est pas raciste. »
Guildford Joe Thomas, résident de Toronto, est afrovégane depuis plus de 40 ans. Pour lui, il est nécessaire de reconnaître une intersectionnalité au sein du véganisme, un endroit où les noirs se sentent en sécurité pour discuter de leurs problématiques. Nous devons créer un espace où nous pouvons exister et avoir des relations les uns avec les autres sans cet élément [le racisme].
« Nous devons créer un espace où nous pouvons partager et nous entraider sur ce à quoi nous sommes confrontés. »
Évy Mendès, afrovégane depuis 6 ans, affirme aussi que ce mode de vie permet d'avoir un œil ouvert sur les liens que l'on peut faire entre le spécisme et le racisme où la notion d’animalité a souvent été utilisée pour discriminer les personnes afrodescendantes.
Dans le véganisme, il y a beaucoup d’analogies bancales qui sont faites entre l’exploitation animale et la traite négrière par exemple, déplore-t-elle. Ce ne sont pas des systèmes d’oppression à titre égal, juge-t-elle.
La Montréalaise est devenue afrovégane également en raison des enjeux tels que la lutte contre les changements climatiques. J’ai vu l’impact que l’exploitation animale avait sur l’environnement et c’est ça qui m’a rendue végane, dit-elle. Il y a beaucoup de terres qui sont volées aux peuples autochtones, aux peuples noirs au profit de l’agriculture intensive, ajoute-t-elle.
De même, Guildford Joe Thomas croit que la lutte pour le droit des animaux est la principale préoccupation du véganisme alors que l’afrovéganisme vise davantage le bien-être des personnes afrodescendantes tout en bénéficiant aux animaux.
Il croit d’ailleurs que ce mode de vie est en grande partie adopté par les personnes afrodescendantes en raison des problèmes de santé. En tant que personnes noires, nous sommes au haut de la liste de ceux qui souffrent de diabète, d’hypertension. D’où l’urgence, selon lui, d’embrasser l’afrovéganisme.
