L’accusation d’islamophobie: une arme redoutable dans une société multiculturaliste
Métro
LETTRE OUVERTE – Le mot misogynie provient des mots grecs mîsos et gyno qui signifient respectivement haine et femme. Donc, la misogynie est la haine des femmes. Comme toute forme de haine, elle doit être conspuée.
Cependant, les mots islamophobie et agoraphobie proviennent du mot grec: phóbos qui signifie frayeur ou crainte. Ainsi les agoraphobes craignent les foules alors que les islamophobes craignent l’islam.
Dans le premier cas, il s’agit d’une peur non fondée qu’on peut plaindre mais certainement pas blâmer. Dans la même manière, doit-on blâmer les islamophobes parce qu’ils craignent l’islam? Et dans ce cas-ci, s’agit-il vraiment d’une peur non fondée?
Le traitement des femmes en Afghanistan depuis le retrait des troupes américaines ou encore le chef d’entreprise récemment brulé vivant au Pakistan n’apaisent en rien cette phobie de l’islam. De façon générale, les atrocités commises au nom d’Allah au XXIe siècle ne relèvent pas de l’imaginaire.
D’aucuns me répondront que les musulmans en occident ne perpétuent pas de tels crimes. Pourtant Mohamed Shafia, un Afghan immigré à Montréal, a froidement assassiné ses trois filles et sa première femme en 2009 parce qu’elles n’adhéraient pas aux strictes prescriptions du Coran et l’an dernier, le professeur français Samuel Paty a été décapité parce qu’il a osé montrer des caricatures de Mahomet à ses élèves. Sans pour autant ostraciser la communauté musulmane, ces exemples parmi tant d’autres démontrent qu’il faut demeurer prudent face au mouvement politique qu’est l’islamisme.
L’islamophobie est revenue à la une au Québec le mois dernier avec l’enseignante de la commission scolaire Chelsea mutée à des fonctions administratives à cause de notre loi sur la laïcité. Pourtant, la commission scolaire Chelsea impose un code vestimentaire à ses élève et professeurs qui interdit notamment de couvrir ses cheveux avec un chapeau ou un capuchon. Or, cette politique n’est justifiée que par l’étiquette vestimentaire. N’est-il pas plus légitime de bannir le prosélytisme religieux dans une école, a fortiori le hijab, un symbole hautement sexiste qui heurte de plein fouet nos valeurs d’égalité homme-femme?
De plus, nulle part le coran n’exige le port du hijab et d’ailleurs, plusieurs musulmanes ne le portent pas. Madame pouvait certainement continuer à enseigner à condition de retirer son hijab quelques heures par jour mais elle en a choisi autrement. Son identité n’est aucunement en jeu ici mais son dessein politique a nettement préséance sur sa passion pour l’enseignement.