Jusqu’à quel point les tests rapides sont-ils efficaces?
Radio-Canada
Les Québécois qui ont réussi à obtenir des autotests rapides en pharmacie ont reçu la consigne de les utiliser seulement s’ils ont des symptômes.
Les gens utilisant les tests doivent être symptomatiques pour que ça soit utile, a répété le ministre de la Santé Christian Dubé, lors d’un point de presse pour annoncer un resserrement des mesures sanitaires.
Les pharmaciens qui ont distribué les tests rapides lundi ont indiqué à l'appui que le taux d’efficacité des autotests rapides est parfois de moins de 50 % chez les personnes asymptomatiques et qu’ils peuvent produire des faux négatifs.
Cette affirmation est en partie vraie, mais elle n’est pas suffisamment nuancée, croit David Juncker, professeur et directeur du Département de génie biomédical à l'Université McGill et titulaire de la Chaire de recherche du Canada en bio-ingénierie.
Il existe bien sûr des risques de faux négatifs avec les autotests rapides [si on fait le test et qu’on n’a pas de symptômes], mais ces faux négatifs sont généralement chez les personnes qui ont une faible charge virale et qui ont donc un faible risque de transmission, explique-t-il.
Par contre, ajoute-t-il, le risque de faux négatifs pour une charge virale élevée est extrêmement faible.
Or, les autotests rapides sont très efficaces pour déterminer si une personne – asymptomatique ou non – a une charge virale élevée et, donc, si elle est contagieuse au moment où elle effectue le test.
Selon M. Juncker, les tests rapides administrés en clinique de dépistage produisent environ 3 faux négatifs sur 1000 tests. Bien sûr, lorsque les gens passent un test rapide à la maison, les risques d’erreur de prélèvement sont plus élevés, ce qui peut augmenter les risques de faux négatifs. Mais c’est de l’ordre de quelques points de pourcentage, souligne-t-il. Au fur à mesure que les gens les utilisent, ils s’améliorent.
Les autotests faits à la maison peuvent détecter des personnes infectées qui n’auraient jamais pensé l’être parce qu'elles sont asymptomatiques, ajoute pour sa part Roxane Borgès Da Silva, professeure à l'École de santé publique de l'Université de Montréal.