Julien Petit, l’improbable paralympien
Radio-Canada
Il y a cinq ans, Julien Petit était un ingénieur en début de carrière en mal de changement dans sa vie. Aujourd’hui, à 32 ans, il participe à ses premiers Jeux paralympiques. Comment le résident de Québec en est-il venu à parcourir la planète en guidant sur les pentes le skieur malvoyant Logan Leach? « C’est la question qui revient tout le temps », s'exclame le principal intéressé.
L’histoire commence avec un appel à tous lancé sur Facebook par une association de ski de la Colombie-Britannique. Mais pour comprendre, il faut remonter encore un peu plus loin.
Passionné de ski depuis l’enfance, Julien Petit a toujours voulu passer davantage de temps sur les pentes. À l’École de technologie supérieure, ses études d’ingénieur mécanicien ne l'empêchaient pas de faire des compétitions au niveau universitaire tout en enseignant le ski, la fin de semaine, à Bromont où il a grandi.
Mais gagner sa vie avec son sport préféré était demeuré un rêve bien improbable jusqu’en 2019, lorsqu’il a vu, en ouvrant son compte Facebook, l'appel lancé par une association de ski de la Colombie-Britannique. Un skieur malvoyant de 15 ans, Logan Leach, cherchait un guide pour participer à des compétitions de ski alpin.
Tout de suite, Julien Petit, qui avait déjà guidé des skieurs malvoyants comme moniteur de ski, plus jeune, a levé la main. Il y a eu plusieurs entrevues virtuelles et téléphoniques. Pour s’assurer que ça fonctionnait au niveau des personnalités, mais aussi que j’avais le niveau pour skier devant lui. Je leur ai envoyé des vidéos de moi en compétition, raconte le résident de Québec.
Éventuellement, Julien et Logan se sont rejoints pour un essai en duo sur la neige. On s'était dit qu'on allait se donner un mois pour voir si ça allait bien ensemble. Trois ans plus tard, on est aux Jeux paralympiques, relate Julie Petit, qui a vite mis sa carrière d'ingénieur en veilleuse.
Il est aujourd’hui un skieur à temps plein au même titre que l’athlète qu’il accompagne. Lors des courses, il le devance de quelques mètres et lui indique, à l’aide d’un système de communication dans leurs casques, les changements sur le parcours. Logan voit, mais sa vision est assez limitée. Je suis donc aussi un repère visuel pour lui pour qu’il sache où aller.
Les deux se suivent aussi à l’entraînement, même à distance. Sur la neige comme en dehors, été comme hiver, on est sur le même programme, relate le guide.
Et visiblement, la recette fonctionne. Dès le moment où Logan Leach et Julien Petit ont commencé à concourir ensemble, l’objectif était de participer un jour aux Jeux paralympiques. Mais le Québécois n’était pas sûr d’y être, puisque l’objectif le plus réaliste était 2026.