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Industrie du sexe : les besoins ont changé durant la pandémie
Radio-Canada
Un centre pour les survivantes de la prostitution estime que le confinement et les mesures sanitaires ont poussé un plus grand nombre de travailleuses du sexe à demander de l’aide. La Maison de Marthe, à Québec, précise que durant la pandémie, les besoins fondamentaux de ces femmes ont aussi changé.
Avant, on ne payait jamais pour le loyer d'une femme qui fréquente notre organisme, on n’avait pas ce type de demandes. Durant la pandémie, c’était plus fréquent, illustre Ginette Massé, directrice générale de la Maison de Marthe.
Cet organisme offre des services d’écoute téléphonique et d’ateliers avec celles qui souhaitent sortir de la prostitution. La Maison de Marthe a aussi un fonds d’urgence qui permet d’aider les femmes avec leurs besoins de base comme l’alimentation et l’hygiène.
C’était beaucoup plus difficile pour elles, puisqu’elles sont déjà isolées. Elles ont souvent coupé les liens avec leur famille. Donc durant la pandémie, l’isolement était encore plus prenant, raconte Mme Massé.
Elle donne comme exemple le fait que la pandémie a forcé la fermeture de l'organisme durant quelques mois. De plus, la Maison de Marthe ne peut plus organiser de rassemblements comme avant. Ces rassemblements permettaient aux femmes de l'industrie du sexe de discuter et de s'écouter, souligne la directrice générale.
Pendant le confinement, on continuait de les voir, mais il fallait changer nos façons de faire et c’était encore plus difficile de s’assurer que ce soit dans des lieux discrets, pour qu’elles se sentent confortables et en sécurité, précise Mme Massé.
Dès janvier 2022, cet organisme lancera officiellement son service d’hébergement spécialisé, une première au Québec.
Non seulement la Maison de Marthe deviendra-t-elle une maison d’hébergement 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, pour six femmes en processus de sortie de la prostitution, elle offrira aussi des ateliers et des formations pour aider les participantes à se reconstruire.
Avec chaque femme qui participera à l’hébergement, on établit un plan d’action pour des objectifs de retour au travail, pour un logement, pour l’alimentaire. Quand elles veulent changer de vie, elles se retrouvent dans la pauvreté, il faut penser à ça aussi, indique Ginette Massé.