Immigration : un changement de statut qui coûte 500 $ par mois
Radio-Canada
Aude Juan, une jeune femme d'origine française, qui a étudié en Matanie et qui maintenant y travaille, déplore les conditions d’admissibilité à l’assurance médicaments.
À partir du mois de décembre, Aude Juan devra débourser autour de 500 $ en médicaments. Aujourd'hui, [le 1er décembre] c'était le premier jour où je payais les médicaments, j'ai eu une facture de 65 $ pour trois jours, calcule-t-elle.
Aude Juan est atteinte de la maladie auto-immune Gougerot-Sjören et de la fibromyalgie, diagnostiqués lorsqu'elle avait 12 ans. Elle vit avec des douleurs chroniques. Pour apaiser ses douleurs, elle prend chaque jour une vingtaine de pilules, remboursées jusqu'alors par la Régie de l'assurance maladie du Québec.
Oui, j'ai des problèmes de santé, mais je veux vivre ici et je ne vois pas pourquoi je n'ai pas le droit d'avoir des médicaments, déplore Aude Juan, jeune professionnelle, installée à Matane.
Attirée par le programme de photographie offert au cégep de Matane, l'étudiante française a posé un premier pas au Québec en 2018 avec un permis d'études.
Aujourd'hui, elle travaille comme chargée de projet en audiovisuel et marketing d'innovation pour une entreprise de Matane grâce à un permis de travail post-diplôme.
Ce changement de statut la rend inadmissible à l'assurance médicaments.
Les personnes qui séjournent temporairement au Québec ne sont pas admissibles au régime public d'assurance médicaments, confirme la RAMQRégie de l'assurance maladie du Québec, à l'exception des étudiants, selon des ententes passées avec certains pays comme la France.
La seule façon pour les travailleurs étrangers d'avoir accès à l'assurance médicaments, c'est d'obtenir leur résidence permanente canadienne, mais le processus peut prendre plusieurs années. Trois ans comme ça, ce serait impossible, désespère Aude Juan, qui n'aurait jamais cru que sa condition de santé compromettrait son rêve de vivre au Québec. Elle a quand même déposé une demande.